La congrégation, fondée en 1975 par Marie-Dominique Philippe, publie mardi 800 pages de témoignages et d’archives sur les très nombreuses agressions sexuelles infligées par le fondateur, mort il y a dix-sept ans, et le système vicié qu’il a mis en place par son emprise.

Retranché dans sa montagne du Vercors, Pierre Vignon, l’un des meilleurs experts des dérives sectaires et sexuelles dans l’Eglise catholique, a l’habitude des turpitudes secrètes de son institution. «Mais cette fois-ci, dit-il, c’est l’Himalaya.» Elaboré en interne par la congrégation des frères de Saint-Jean pour faire la vérité, un lourd rapport de plus de 800 pages – publié mardi mais que Libération a pu déjà consulter – met, de fait, littéralement à nu le père Marie-Dominique Philippe, mort à 93 ans en 2006, fondateur de cette institution religieuse. Rien n’est caché des vices du théologien qui fut l’une des références du catholicisme francophone pendant trente ans, reçu chaque année par le pape Jean-Paul II, considéré presque comme un saint de son vivant, mentor et guide spirituel de centaines et de centaines de personnes, encensé par les milieux conservateurs.

Au-delà du fondateur, c’est toute une congrégation , présentée au cours des années 80 et 90 comme un modèle de réussite dans les milieux catholiques, qui a été gangrénée et placée quasiment sous emprise, tel que le décrivent les rédacteurs du rapport.

source : https://www.liberation.fr/societe/religions/un-rapport-sur-la-communaute-religieuse-saint-jean-revele-des-derives-sexuelles-et-spirituelles-systemiques-et-sans-precedent-20230626_AQYJGF3A35H3LKFUG2E3ICL6SE/