Le couple de sexagénaires a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi.
C’est une enquête discrète qui vient d’être révélée, hier, par un communiqué de presse du procureur de la République de Poitiers.
Michel Garrandaux détaille le cheminement d’investigations qui viennent d’aboutir, jeudi, à la mise en examen et au placement en détention provisoire d’un couple de sexagénaires (66 et 62 ans) soupçonnés de dérive sectaire avec, à la clé des agressions sexuelles et physiques.
{{Emprise et violences « dans un but thérapeutique »}}
« Ils ont été mis en examen des chefs d’abus de faiblesse par dirigeants d’un groupement exploitant la sujétion psychologique ou physique des participants, viols, agressions sexuelles et violences volontaires en réunion, menaces et chantage », indique Michel Garrandaux.
Mardi, les enquêteurs du Groupe d’intervention régional (GIR Poitou-Charentes) passent à l’action et interpellent le couple à son domicile dans la Vienne.
Deux perquisitions sont menées, dans cette propriété et dans une autre située en Charente-Maritime ou d’importantes sommes d’argent sont saisies en espèces.
« De nombreux courriers, écrits divers et supports vidéo établissant l’emprise spirituelle et psychologique sur les adeptes de la communauté sont retrouvés », poursuit le procureur.
C’est l’aboutissement d’une enquête qui démarre en septembre 2013. Une ancienne adepte d’une communauté vient porter plainte auprès de l’Office central pour la répression des violences aux personnes.
Elle parle d’abus de faiblesse et accuse un homme de 66 ans, professeur de yoga, qui maintiendrait son emprise sur elle depuis dix ans.
La victime dénonce alors aussi bien des violences psychologiques, que physiques et sexuelles « dans un but thérapeutique ».
« Elle indiquait qu’elle avait également dû financer sous la contrainte et avec d’autres adeptes l’achat, pour le compte du dirigeant de la communauté, de propriétés situées en Charente-Maritime et dans la Vienne », relate le procureur.
Cette ancienne adepte parle d’un préjudice de plusieurs centaines de milliers d’euros. Une autre plainte était déposée pour des faits similaires ce qui donnait lieu à la saisie de la PJ de Poitiers, en plus de l’OCRVP et de la cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires.
A l’heure actuelle, le parquet parle d’une douzaine de personnes victimes d’emprise et de violences.
E.C.
source :
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2016/03/19/Un-couple-soupconne-de-derive-sectaire-ecroue-2657557