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{{LA CROIX 07/06/2010}}
{Le rectorat de Bordeaux a mis en demeure jeudi 3 juin les parents d’élèves du collège Don-Bosco-Saint-Projet d’inscrire leurs enfants dans un autre établissement. Une décision prise après la diffusion de l’émission de télévision « Les infiltrés » en caméra cachée}
{{Qu’est-il reproché à cet établissement ?}}
Le rectorat de Bordeaux reproche au collège Don-Bosco-Saint- Projet de ne pas offrir aux enfants les conditions nécessaires à l’acquisition des sept compétences du socle commun de connaissances, comme le prévoit un décret du 5 mars 2009 du Code de l’éducation.
Cette école, ouverte en 2005, est une émanation de la paroisse traditionaliste Saint-Éloi. Le 27 avril, l’émission « Les Infiltrés » de France 2, tournée en caméra cachée, montrait des élèves de Saint-Projet tenant des propos racistes.
Alertée pendant le tournage, l’administration a décidé d’un premier contrôle le 26 mars dans l’école et le collège. Les inspecteurs ont constaté des « carences graves », notamment « concernant l’enseignement de l’histoire et des sciences du vivant », précise Jean-Louis Nembrini, recteur de l’académie.
À titre d’exemple, le reportage montrait ainsi un professeur d’histoire présentant de Gaulle comme un déserteur. « Les valeurs communes de nos écoles sont établies par la République et non par l’établissement », rappelait le recteur.
Que va-t-il se passer à présent ?
Un rapport exigeant la mise en conformité des enseignements a été adressé à la direction de l’établissement le 14 avril, suivi, le 7 mai, d’une visite de contrôle dans les deux établissements. L’école a été estimée en règle, pas le collège Don-Bosco-Saint-Projet.
Le rectorat a donc mis en demeure les parents des collégiens d’inscrire leurs enfants dans un autre établissement. Si les parents refusent de se soumettre, ils encourent jusqu’à six mois de prison et 7500 € d’amende.Ce collège hors contrat, qui comptait une vingtaine d’élèves, n’est pas officiellement fermé car « seul un juge a ce pouvoir », précise Jean-Louis Nembrini. Par ailleurs, le recteur promet des contrôles renforcés et inopinés pour mieux « surveiller » l’activité des écoles hors contrat.
{{Quelles sont les réactions à cette décision ?}}
Sous couvert d’anonymat, certains parents d’élèves du collège se disent scandalisés et s’estiment victimes de « discrimination anti-catholique », y voyant une remise en cause du pluralisme de l’éducation.
Début mai, vingt-six familles de parents d’élèves de l’école Saint-Projet ont déposé deux plaintes contre les auteurs et diffuseurs du reportage. De leur côté, les socialistes, à l’image de la députée de Gironde, Michèle Delaunay, se félicitent d’une décision qui « affirme la réalité du principe d’égalité des chances ».
Dans un communiqué commun, Naïma Charaï, conseillère régionale (PS) d’Aquitaine, et Mathieu Rouveyre, conseiller général (PS), « souhaitent que l’Inspection d’académie diligente une enquête sur Saint-Georges (NDLR : autre école rattachée dans la mouvance de Saint-Éloi) en Gironde et qu’elle fasse toute la lumière sur l’école primaire Saint-Projet ».
Nicolas CÉSAR, à Bordeaux