Thérapies alternatives, le nouveau risque sectaire

8 Mai 2023 | Abus de faiblesse, Atteinte aux Droits Humains, EXERCICE ILLEGAL DE LA MEDECINE, FAITS D'ACTUALITE, Santé et bien-être

Un signalement sur 5 effectué en 2021 à la Miviludes concerne le domaine de la santé, du bien-être.

Les thérapies alternatives peuvent représenter de nouvelles dérives sectaires. Elles prônent le bien-être et elles sont parfois dirigées par des gourous 2.0. La Miviludes s’inquiète de l’expansion de l’influence de ces praticiens.

Le 12 août 2021, une femme de 44 ans est morte au cours d’un stage de jeûne organisé dans un château à Noyant-de-Touraine (Indre-et-Loire), durant lequel aucun aliment solide n’était ingéré. Il n’y avait pas de suivi ou d’accompagnement médical au cours de ces cures “hydriques”, comme l’organisateur les appelait.

À lire aussi : Indre-et-Loire : un gourou du jeûne et des « cures hydriques » mis en examen après un décès pendant un stage

Elles pouvaient durer jusqu’à 4 semaines. Les participants payaient plusieurs centaines, voire milliers d’euros selon la durée du stage. Le naturopathe, organisateur de ces stages, a été mis en examen pour homicide involontaire, abus de faiblesse, mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal des professions de médecin et pharmacien.

Ces gourous 2.0 se présentent comme des spécialistes du bien-être, détenteurs d’un savoir-faire unique. Mais pour certains, il s’agit bien d’emprise sectaire. Les signalements explosent à la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Plus de 30% en un an : la crise sanitaire du Covid est passée par là faisant exploser les thèses complotistes sur les réseaux sociaux.

Leurs domaines de prédilection sont la santé, l’alimentation. Ils atteignent souvent des personnes affaiblis par la maladie, dans le doute face à leurs traitements conventionnels. Souvent démunis face au délabrement du système de santé, avec des déserts médiaux qui rendent l’accès aux soins bien compliqué.

Le gouvernement promet un plan avant l’été, avec une mesure qui interdirait les publicités de soins non conventionnelles sur les réseaux sociaux pour les maladies graves. Sans surprise c’est sur les chaines Youtube qu’ils attirent leurs adeptes, ou dans des boucles de messagerie dans lesquelles plongent leurs victimes qui y trouvent un refuge.

Reportage Rémi Brancato
Prise de sons Marc Gavenes et Nicolas Mathias
Réalisation Charles de Cillia assisté de Martine Meyssonnier
Mixage : Dhofar Guerid

POUR ALLER PLUS LOIN :

Rapport de commission d’enquête sénatoriale « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger », déposé le 3 avril 2013
Quand les dérives sectaires infiltrent la santé , Santé mentale.fr , 14/03/2023
Dérives sectaires en santé : une période de crise ?, Inserm, 04/04/2022

 

source : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-07-mai-2023-3723341