Serge Blisko, 65 ans, médecin de profession et ancien député-maire du XIIIe arrondissement de Paris, avait été nommé en août 2012 par François Hollande à la tête de cette instance qui dépend de Matignon.
Environ 500 groupes pouvant être considérés comme sectaires, touchant un demi-million de personnes, sont actifs sur le sol français, selon la Miviludes.
Instituée en 2002, cette mission partage son activité entre le traitement des signalements qui lui sont transmis (environ 2.500 par an, dont 40% dans le domaine de la santé) et la formation des agents publics (magistrats, policiers et gendarmes, médecins…) aux risques sectaires.
Depuis avril 2014, la Miviludes forme aussi les fonctionnaires et associatifs chargés de suivre les familles touchées par la radicalisation jihadiste, soit environ 1.800 personnes à ce jour, dont les écoutants du numéro vert mis en place par le ministère de l’Intérieur.
Le rapport 2013-2014 de la Miviludes, qui se penchait sur les ravages du complotisme et la résurgence du New Age via internet, a été publié en mai dernier, après plusieurs reports. Le député les Républicains Georges Fenech, prédécesseur de Serge Blisko à la Miviludes, s’était étonné de ce retard, y voyant le signe d’un affaiblissement de la lutte anti-sectes.
L’élu, qui préside aujourd’hui le groupe parlementaire d’étude sur les sectes, avait aussi qualifié de « vacance prolongée à la tête de l’institution » l’attente du décret de nomination, relevant que Serge Blisko aurait dû être fixé sur son sort à la Miviludes au plus tard début août. Il avait pointé « une négligence sinon une marque de désintérêt qui porte un coup décisif à la politique gouvernementale menée sans interruption en la matière depuis 1999, toutes majorités confondues ».
« Je ne veux pas entrer dans une polémique politique, il est clair qu’on attaque le Premier ministre à travers moi », a déclaré à l’AFP Serge Blisko à la veille de la parution au JO de la prorogation de son mandat.
« La Miviludes se porte bien, elle est à effectif complet (quinze personnes dont dix conseillers, NDLR), son budget a même été abondé en ce qui concerne la prévention de la radicalisation violente », a fait valoir l’ancien député.
source : AFP relayé par la MIVILUDES