Appartenir à une secte est une forme d’addiction. Pour adepte bien sûr, mais aussi… pour son entourage. Victimes collatérales du gourou, les proches sont souvent obsédés par la secte qu’ils essayent de combattre. Jean-Claude Maës, psychologue et président de SOS sectes à Bruxelles (Belgique), est ainsi très favorable à une prise en charge de l’entourage.
En France, pas moins de 500 000 adultes, dont 160 000 adeptes et un nombre d’enfants estimé entre 60 000 et 80 000, seraient concernés par la nébuleuse sectaire. Et c’est un véritable phénomène de dépendance à l’échelle d’une population car le fait de devenir un adepte relève « d’une dépendance avec atteinte de l’intégrité physique et psychique ». C’est la définition qu’en donne le Centre national de référence du jeu excessif (CRJE), situé à Nantes en Loire-Atlantique. Mais les adeptes n’en sont pas les seules victimes. Leur entourage aussi peut tomber dans cette spirale addictive.
Traiter d’abord les proches
« Tout en luttant contre la secte, l’entourage contribue à son emprise. Par leur obsession, ils en deviennent les victimes collatérales », explique Jean-Claude Maës. Il évoque ainsi une forme de « co-dépendance sectaire ».
Dans cet état, toute action entreprise pour sortir l’adepte du giron de la secte est vouée à l’inefficacité. Pour surmonter cette difficulté, il recommande « une thérapie de toute la famille, à l’exception de l’adepte lui-même ». Objectif : soigner d’abord l’obsession de l’entourage. Ensuite seulement, « la famille doit se demander pourquoi l’adepte est tombé sous l’emprise de la secte ».
Pour aller plus loin : le guide sur la protection des mineurs contre les dérives sectaires.