ROME (AFP) — Une Française, séquestrée en Sardaigne par des membres de l’église de Scientologie et libérée fin janvier par la police italienne, va « être rapidement rapatriée en France », ont indiqué samedi des sources diplomatiques françaises à Rome.

« Le Consulat de France à Rome suit cette affaire depuis le début en collaboration étroite avec les autorités italiennes et Martine Boublil sera rapidement rapatriée en France », ont affirmé ces sources.

La police de Nuoro (centre-est de la Sardaigne), qui avait libéré la Française de 48 ans alors qu’elle était détenue dans des conditions d’hygiène déplorables, a précisé de son côté à l’AFP que Mme Boublil « était toujours hospitalisée mais qu’elle pourrait quitter la Sardaigne la semaine prochaine ».

La préfecture de Nuoro avait été alertée par un coup de téléphone faisant état d’appels à l’aide provenant d’un maison de campagne située sur le mont Ortobene, près de Nuoro.

Les policiers avaient découvert le 21 janvier Martine Boublil, soeur de Claude Boublil, un important membre de l’église de Scientologie en France, enfermée dans une pièce remplie d’immondices. D’abord présentée comme d’origine tunisienne, elle avait été retrouvée demi-nue et dormant sur un matelas infesté de vermine, selon la police locale.

Quatre Français, une femme et trois hommes, présentés comme des membres de la Scientologie et soupçonnés d’avoir retenu Martine Boublil contre son gré, avaient alors été arrêtés, avait indiqué à l’époque un porte-parole de la préfecture de police locale.

Ces quatre personnes ont été libérées il y a dix jours et sont depuis rentrées en France, a-t-on précisé samedi de même source.

La porte-parole de l’Eglise de Scientologie en France, Danièle Gounord, invitée par le quotidien Le Parisien à commenter cette affaire, a parlé de « drame familial » et indiqué que la Scientologie n’avait « rien à dire » sur la question.

Le Parisien rapporte aussi le témoignage de Martine Boublil, qui dit avoir vécu « un enfer ».

Elle raconte avoir été membre de la Scientologie pendant huit ans puis s’en être écartée. Quelques années plus tard, elle a été hospitalisée pour dépression nerveuse. Selon elle, son frère (ndlr Claude Boublil, un des animateurs du Celebrity center de la Scientologie à Paris) l’a fait sortir et l’a « emmenée de force en Normandie, dans une maison qui appartient à un scientologue, puis dans la Sarthe et enfin en Sardaigne ».

En Sardaigne, elle affirme avoir été contrainte de rester enfermée dans une « pièce dégoûtante » au premier étage de la maison, surveillée par deux jeunes gens qui ne lui parlaient pas, avec une bassine pour ses besoins naturels et un t-shirt pour tout vêtement. Une femme vivait également dans la maison et « s’occupait de l’intendance ». Elle dit avoir écrit avec son tube de rouge à lèvres des SOS sur des bouts de carton qu’elle a jetés dans le jardin des voisins, lesquels ont alerté la police.

Après sa libération, Martine Boublil a été hospitalisée dans un établissement psychiatrique en Sardaigne.

AFP