Robert Le Dinh, gourou présumé du Lot-et-Garonne, risque douze ans de réclusion criminelle. Le verdict sera rendu aujourd’hui par le jury de la cour d’assises de Haute-Garonne
Hier, l’avocate générale de la cour d’assises de la Haute-Garonne a requis douze ans de réclusion criminelle contre le gourou présumé du Lot-et-Garonne et de l’Ariège, Robert le Dinh, accusé de viols aggravés, agressions sexuelles notamment sur des mineures et abus de faiblesse aggravé…
(…) Le qualifiant d’« affabulateur » et d’« escroc », Me Daniel Picotin s’est efforcé de
« démasquer » l’accusé et son « melting-pot ». Listant « les filons » de Robert Le Dinh, ses premières conférences sur les extra-terrestres puis sur la paix dans le monde, ses cours d’arts martiaux ou encore ses activités de médium jusqu’à sa révélation mystique en 1982 après l’apparition du Christ, Me Picotin a ironisé : « J’imagine mal le Christ jouant au Quinté et roulant en 4×4. Vous avez inventé le Christ jouisseur et libertin, les partouzes mystiques
[…] Vous faites partie de la grande cohorte des gourous, ces prédateurs financiers qui vivent en parasite ».
« Consentement volé »
Plus tôt dans la journée, Me Laurent Bruneau, l’avocat agenais de Marie-Hélène Lalanne, partie civile contre Le Dinh, avait anticipé les plaidoiries de la défense, aujourd’hui.
« Le consentement de ma cliente a été volé. L’emprise était évidente, les membres du groupe ne pouvaient pas raisonner par eux-mêmes, ils n’avaient plus leur libre arbitre
[…] Ce qui a permis à Robert Le Dinh de devenir Tang, c’est le groupe, une arme au service de Tang pour atteindre ses objectifs », a affirmé Me Bruneau. En soutien à l’accusation, l’avocate générale Cécile Deprade qui avait sollicité en première instance à Foix, entre dix à douze ans de réclusion criminelle, a requis cette fois-ci une peine de douze ans d’emprisonnement et demandé l’abandon du facteur aggravant des poursuites. Tout en indiquant qu’il ne venait pas requérir « contre une secte », une « philosophie » ou « une croyance » dans le respect des « deux principes fondateurs de la liberté de conscience et de la liberté religieuse » mais contre « un homme », le ministère public s’est dit « convaincu que Robert Le Dinh a commis les crimes et les délits pour lesquels il comparaît » et qu’il « a assujetti ses victimes par sujétion psychologique ». Une question que la cour et les jurés devront trancher aujourd’hui dans l’après-midi
Source : LA DEPECHE 06/04/2012 08:01 | Johanna Decorse
http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/06/1324811-douze-ans-de-reclusion-requis-hier.html