Le juge Yves Régimont a clos les débats, vendredi vers 17h00, dans le dossier concernant l’Eglise de scientologie, et a annoncé qu’il prononcera son jugement dans trois mois, le 11 mars prochain. Dans ce dossier, le Bureau européen des droits de l’homme de l’Eglise de scientologie Internationale, l’Eglise de scientologie de Belgique et onze de ses membres sont prévenus devant le tribunal entre autres de pratique illégale de la médecine, d’escroqueries et d’organisation criminelle. « Ma religion a pu s’exprimer, cela me procure beaucoup de satisfaction et j’ai bon espoir », a déclaré le prévenu Marc B., membre de la Sea Org, une organisation « maritime » qui chapeaute la Scientologie, et directeur des relations interreligieuses au sein de l’Eglise de scientologie.
D’autres prévenus ont eux aussi dit être confiants en la justice dans cette affaire, et d’autres ont plutôt insisté sur leur impression que le ministère public avait fait preuve de partialité, dénonçant encore une certaine discrimination quant à leur religion.
Vendredi, les parties ont également répliqué.
Le procureur fédéral Christophe Caliman a notamment réaffirmé qu’il ne requerrait pas de confiscation des biens immobiliers de l’ASBL Eglise de scientologie Belgique et de l’ASBL Bureau européen des droits de l’homme de l’Eglise de scientologie Internationale.
Il avait néanmoins requis la dissolution de l’Eglise de scientologie belge et avait par contre requis l’irrecevabilité des poursuites concernant le Bureau européen.
Le représentant du ministère public a également admis que certains prévenus avaient agi de bonne foi en appliquant les préceptes de Ron Hubbard, fondateur de l’Eglise de scientologie.
« Monsieur le procureur fait le procès de la scientologie elle-même en accusant Ron Hubbard de prôner dans sa doctrine religieuse des méthodes douteuses », a alors répliqué Me Cédric Vergauwen, conseil de la défense.
« Cela voudrait dire que les scientologues, soit une dizaine de millions de personnes dans le monde, sont tous des escrocs », a-t-il ajouté.
Sur le même point, Me Adrien Masset a également rappelé que toute la défense avait l’impression que, dans ce procès, c’était la religion qui était visée.
L’avocat a rappelé que l’ASBL Eglise de scientologie Belgique et l’ASBL Bureau européen des droits de l’homme de l’Eglise de scientologie Internationale ne pouvaient pas être des organisations criminelles.
« Organisation criminelle n’est pas une infraction en soit. Ce ne sont que des personnes qui peuvent être poursuivies pour avoir dirigé ou avoir fait partie d’une organisation criminelle. Donc, tout cet échafaudage du parquet fédéral concernant cette prévention ne repose sur rien », a exposé Me Masset.
Après avoir entendu les répliques et donné la parole en dernier lieu aux prévenus, le juge a clos les débats et a pris l’affaire en délibéré. Son jugement sera prononcé le 11 mars prochain à 9h00.
Le Bureau européen des droits de l’homme de l’Eglise de scientologie Internationale, l’Eglise de scientologie de Belgique et une dizaine de ses membres sont poursuivis pour organisation criminelle, escroqueries, pratique illégale de la médecine et non-respect de la législation sur la protection de la vie privée, sur base d’une enquête de près de vingt ans débutée en 1997.
L’Eglise de scientologie de Belgique et deux de ses membres sont également poursuivis pour faux suite à la publication en 2007 et 2008 d’offres pour des emplois qui n’offraient aucun salaire.
source :
http://www.lalibre.be/actu/belgique/proces-eglise-scientologie-le-jugement-sera-prononce-le-11-mars-566b00323570ed3894824b61