Un voyage du pape François au Chili, en janvier 2018, s’était transformé en fiasco médiatique, donnant l’impression que le souverain pontife avait été très mal informé par son « nonce apostolique » Ivo Scapolo, âgé de 66 ans, ainsi que par la haute hiérarchie de l’épiscopat catholique chilien.

Quelques victimes d’abus sexuels au Chili se sont plaintes du manque d’écoute du nonce italien, nommé en poste dans le pays à l’été 2011.

L’un d’eux Juan Carlos Cruz, qui a été reçu par le pape François au Vatican, s’est réjoui jeudi de cette mutation sur son compte Twitter, affirmant « c’est l’un de ceux qui ont ruiné l’Eglise au Chili« , « un de moins au Chili! « .

Lors de son voyage dans le pays, le pape s’était déclaré persuadé de l’innocence de Mgr Juan Barros, pourtant soupçonné d’avoir caché les actes pédophiles du père Fernando Karadima, et avait demandé aux victimes présumées des preuves de sa culpabilité. Avant de présenter ses excuses pour ces propos maladroits dans l’avion du retour et de dépêcher au Chili deux enquêteurs.

A la lecture des conclusions de 2.300 pages d’enquête, comprenant 64 témoignages recueillis au Chili et aux États-Unis, le souverain pontife avait finalement reconnu avoir commis de « graves erreurs » d’appréciation et parlé d’un « manque d’informations véridiques et équilibrées« .

Le pape avait distribué une lettre cinglante aux 34 évêques chiliens convoqués à Rome en mai 2018, qui avaient ensuite présenté leur démission collective, démarche inédite dans l’histoire récente de l’Eglise catholique.

François a depuis lors accepté une partie de ces démissions dont celle de l’archevêque de Santiago du Chili, le cardinal Ricardo Ezzati, 77 ans, accusé d’avoir couvert des prêtres pédophiles, mais aussi celle de son ex-protégé Mgr Juan Barros.

Au total, 158 affaires d’abus sexuels impliquant 219 membres de l’Église font l’objet d’enquêtes au Chili. Parmi les 241 victimes recensées, 123 étaient mineures au moment des faits.

Ces affaires révélées au cours des dernières années ont réduit l’influence de l’Eglise dans la société chilienne, autrefois l’une des plus catholiques et conservatrices d’Amérique latine.

 

source :

RTBF.be