PARIS, 9 jan 2008 (AFP) – Le Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), Jean-Michel Guillardet, a déclaré mercredi à l’AFP que le président Nicolas Sarkozy n’avait pas l’intention de remettre en cause les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité, mais envisageait des « aménagements techniques ».
Le Grand Maître avait demandé à rencontrer le président de la République à la suite de son discours de Rome, dans lequel il avait parlé de « laïcité positive » et du fait religieux comme constitutif de l’identitié politique et citoyenne. Cette rencontre a eu lieu mardi après-midi, selon M. Guillardet.
Le GODF a fait part de son « inquiétude » face à l’éventuelle remise en cause de la laïcité, « outil dynamique d’émancipation des consciences et de construction d’une République respectueuse de ceux qui croient, qui ne croient pas ou qui veulent changer de religion ».
Selon Jean-Michel Guillardet, le président de la République a été « plutôt en retrait » par rapport à son discours de Rome. Il a assuré que la révision de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat se limiterait à des « aménagements techniques ». Nicolas Sarkozy l’a invité à participer aux groupes de travail qui vont être mis en place à cet effet.
« Nous serons très vigilants quant au caractère technique de ces
aménagements », a encore déclaré le Grand Maître, sans donner d’indications sur les éventuelles modifications envisagées.
Le président de la République a accepté l’invitation à venir au siège du
Grand Orient au cours du premier semestre 2008.
Le Grand Orient de France est la principale obédience maçonnique en France.
Fondée en 1728, elle compte 48.000 frères réunis en plus de 1.000 loges, selon ses chiffres.
Le GODF est très vigiant sur le respect de la laïcité, surtout depuis que
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait demandé au professeur Jean-Pierre Machelon de réfléchir au « toilettage » de la loi de 1905. Le rapport Machelon avait suscité de vives critiques, notamment au sujet de sa proposition de financement des lieux de culte par les municipalités.