Le message spirituel de Marthe Robin ne serait pas de Marthe. Ses écrits seraient le résultat d’un patchwork habile mais frauduleux, à partir de dizaines d’auteurs mystiques. Presque trente ans après sa mort, tandis que Rome a reconnu, en 2014, les vertus héroïques de la « sainte » de la Drôme, un livre, à paraître le 8 octobre, dénonce, selon son auteur, une imposture.
La mise en cause émane d’un carme déchaux, le père Conrad De Meester (1936-2019), spécialiste de la mystique, qui a travaillé sur les écrits de Thérèse de Lisieux et Élisabeth de la Trinité… Pas surprenant qu’il ait été sollicité en 1988 pour étudier les textes de Marthe Robin en vue de son procès en béatification.
Une enquête scrupuleuse
Quand il décède en décembre 2019, son supérieur découvre le manuscrit sur lequel l’auteur a travaillé jusqu’à ses derniers jours : l’enquête sur Marthe Robin, c’est l’œuvre d’une vie. Dans un tiroir, le contrat signé en 2012 avec les éditions du Cerf. En résultent 400 pages d’un livre implacable, fruit d’une enquête précise et scrupuleuse, menée avec le plus grand respect, en dépit d’une conclusion sans concession : Marthe Robin a trompé son monde.
La paralysie, les stigmates, l’absence de nourriture pendant un demi-siècle excepté l’hostie consacrée, les visions : le frère carme n’est pas le premier à se poser des questions.
1 : La fraude mystique de Marthe Robin, Conrad De Meester, Éditions du Cerf, 416 p., 22 €.