Cher Collectif CCMM des victimes et familles de victimes du psychospirituel,
« Vous dénoncez le psycho-spirituel. Vous évoquez sa violence. Je vous en donne un petit aperçu pour que vos lecteurs en prennent la mesure :
Parlons de maltraitance… J’ai découvert des dérives sectaires dans le couvent de ma fille. J’ai alerté l’évêque du lieu qui a reconnu par courrier les faits que je dénonçais. Bon catho, dans ma naïveté, je pensais que tout allait rentrer dans l’ordre après un dialogue souhaitable avec les responsables. Je ne connaissais pas le fonctionnement du « système » ecclésial pour se protéger. Des tueurs ! La réponse fut la rupture par courrier de notre fille avec nous. Lettre dictée sous emprise, selon le style de ce courrier. Je vous fais grâce du combat que j’ai dû mener car au passage, j’étais accusé des pires maltraitances pour me décrédibiliser. Ces nuisibles ont une imagination malsaine qui nous dépasse. Aujourd’hui, après une belle bataille, les maltraitances à mon encontre sont tombées. Ce qui ne change rien puisque depuis quinze ans, nous ne nous pouvons, mon épouse et moi, ni joindre, ni voir notre fille… Pour avoir dénoncé, nous sommes « punis »… C’est dire le niveau, et la haine. Je ne renonce pas. Le seul but qui reste le notre, retrouver notre fille, lui dire que nous l’aimons. Je suis atteint d’une grave maladie, j’ai demandé à ce qu’elle vienne me voir. Sans réponse. La lettre lui a-t-elle seulement été remise ? Il est grand temps que cesse ce délire. Dans une église en perte de vitesse, et pour cause, les instances ecclésiales n’ont plus les moyens de jouer la toute puissance.
Bon catho, je le répète, j’ai donc atterri dans la réalité, sans parachute. Je vous livre mes questions :
– Que peut-on attendre de ces hommes que j’aie rencontrés et que respectueusement, nous appelons tous « Père » ?
– Qui sont-ils, ceux-là qui non seulement ne savent pas ce que c’est d’être père, de gagner sa vie et celle de sa famille, d’élever des enfants, de leur donner le meilleur tant par l’éducation et les études ? De porter le souci de leur avenir ? De les aimer.
– Qui sont ces femmes que nous avons rencontrées, qui se font appeler « Mère », elles qui n’ont jamais mis un enfant au monde ?
– Qui ne savent pas ce que c’est de veiller les nuits lorsqu’il est malade, de consoler ses bobos, d’écouter ses soucis, de répondre à ses interrogations ? D’éveiller son cœur et son intelligence ? De surveiller ses devoirs, de veiller sur son quotidien , de lui donner le meilleur ? De l’aimer.
– Qu’est un enfant pour ses hommes et ces femmes, ces religieux ?
– De quel droit osent-ils violenter les relations sacrées qui unissent des parents à leurs enfants ?
– Que sont des parents pour eux ? Hormis des distributeurs de billets de banque ?
– Comment osent-ils proférer de telles calomnies pour leur refuser leurs droits élémentaires, à quel titre ?
– Comment osent-ils passer outre à la souffrance que c’est pour un jeune de lui imposer une rupture avec ses parents ? Et ce que subissent les parents ? !
Ces hommes et ces femmes, ces religieux, que bien des parents comme moi ont rencontrés pour leur plus grand malheur, n’ont aucun amour. Des glaçons. Pas la moindre empathie. Que sont-ils venus faire dans nos familles ?! A quel titre et de quel droit ?! Leur vie dans leur couvent ne les satisferait-elle pas ? On pourrait supposer qu’ils renvoient leurs difficultés de personnalité, ou leur mal-être sur nos enfants ?
Parlons de la maltraitance ! Elle est cachée derrière les belles façades de ces couvents. Depuis quinze ans, mon épouse et moi sommes sans nouvelle de notre fille. Imaginez notre soucis, nos nuits, nos larmes…Nos crainte d’apprendre une mauvaise nouvelle… Et la maladie qui pour nous, s’ajoute à la vieillesse.
Couper » vient du latin secare qui a donné secte en français. Nous en subissons depuis des années l’application inhumaine. »
Serge DUROY