L’avocat général Pierre Arnaudin et les trois avocats des parties civiles ont souligné à l’audience l’absence de garanties de représentation, M. Tilly n’ayant ni domicile ni travail en France.
Il est détenu depuis octobre 2009, et mis en examen pour escroquerie, abus de faiblesse, extorsion de fonds, séquestration avec actes de torture et de barbarie pour avoir incité, de 2001 à 2009, onze membres de la famille de Védrines, à se reclure dans leur château, à Monflanquin, puis pour certains, à Oxford, en Angleterre, et de leur avoir soutiré plus de quatre millions d’euros.
Pull noir et raie sur le côté, M. Tilly comparaissait en vidéo-conférence depuis sa prison, sans avocat, devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel, prenant des notes et s’étirant de temps à autre.
Condamné en mai 2011 à Libourne (Gironde) à huit mois de prison, dont six ferme pour outrage à magistrat après avoir copieusement insulté le juge d’instruction, il semblait mercredi revenu à de meilleurs sentiments envers la justice.
D’autant que le président de la chambre Eric Grafmuller lui a fixé les limites: « Je ne veux entendre que ce qui concerne la détention provisoire, sinon je vous couperai. C’est clair? – C’est très clair », a répondu M. Tilly, poli voire obséquieux tout au long de l’audience, et interrompu d’une voix tonnante par M. Grafmuller quand il tentait une digression.
Il a convenu qu’il n’a « pas de garantie de représentation puisque pas de domicile en France ».
Mais il a réussi à glisser qu’il était « spolié » dans cette affaire, trouvant « un peu fort, un peu trop facile et élémentaire de (se) voir affubler de tous les maux de la terre et de toutes les inconséquences de gestion des de Védrines ». Deux des victimes présumées, Charles-Henri et Christine de Védrines, étaient dans la salle.
M. Tilly devrait être jugé à l’automne à Bordeaux, sans doute par le tribunal correctionnel, certains faits passibles des assises étant sur le point d’être correctionnalisés.
Source : BORDEAUX, 9 mai 2012 (AFP) –