À la sortie du métro à Paris, une jeune femme distribue un prospectus intrigant qui propose un test de personnalité gratuit, présenté comme scientifique. Mais si l’on regarde bien, une mention attire l’attention : ce test est proposé par la scientologie. L’équipe de la cellule Vrai ou faux décide de le passer. Les questions portent sur notre rapport aux autres, notre mode de communication et d’autres sont plus étonnantes. Par exemple : « Useriez-vous de châtiments corporels sur un enfant de dix ans s’il refusait de vous obéir ? ». 

Une fois que nous avons répondu à ces 200 questions, le site propose de venir récupérer les résultats et de les analyser dans l’une des églises de la scientologie. La jeune femme chargée d’analyser le test a moins d’une vingtaine d’années. Un graphique censé représenter notre personnalité dresse alors le portrait d’une personne déprimée, nerveuse. Mais malgré des résultats négatifs, la scientologue se veut rassurante. « Ici, vous aller trouver plein de solutions pour améliorer n’importe quelle chose que vous voulez améliorer », affirme-t-elle. Et ces solutions sont vendues par la scientologie sous forme de cours ou de formations.  

Une analyse bidonnée

Le fameux test de personnalité a été mis en place dès l’origine du mouvement. Et des psychologues britanniques se sont aperçus qu’ils obtenaient tous des résultats similaires, même s’ils répondaient de manière aléatoire. L’analyse était bidonnée. « Si la personne est un peu tiède, on va essayer de lui vendre un bouquin ou un DVD. Si elle est un peu plus d’accord avec le test, on va lui vendre un cours », témoigne un ancien scientologue. Depuis sa création, la Miviludes, qui surveille les dérives sectaires, a reçu plusieurs centaines d’alertes sur la scientologie. Malgré une condamnation en 2009 pour escroquerie en bande organisée, ainsi que pour exercice illégal de la pharmacie, la scientologie reste autorisée en France, et va même ouvrir un nouveau centre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) avant les Jeux olympiques.