Depuis 2005 et l’arrivée au Puy de l’initiateur de ces sessions, Bernard Dubois, ancien pédiatre membre de la communauté des Béatitudes, plus de 7000 personnes ont suivi ces stages psycho-spirituels (relecture de la vie afin d’y rechercher des blessures) qui se déroulent au grand séminaire.
Parmi elles, plusieurs personnes se disent victimes de dérives qui auraient engendré des problèmes familiaux et psychologiques.
{{Un Livre Noir sorti récemment par le Collectif contre les manipulations mentales (CCMM)}} publiait une série de témoignages accablants sur les dérives du psycho-spirituels dans l’église et notamment sur le diocèse du Puy.
{{Audit interne positif}}
Face à la vive polémique nationale engendrée par ce rapport épiscopal qui avait nécessité un an de travail pour plusieurs spécialistes réunis par l’épiscopat, l’évêque du puy, Mgr Brincard a organisé son propre audit des sessions Agapè. Il a été réalisé cet été par le père dominicain Thierry-Dominique Humbrecht du couvent de Bordeaux.
Ses conclusions remontent au 31 août dernier et ont été révélées par le quotidien La Croix dans son édition de mardi. Dans cet audit mis en ligne sur le site du diocèse du Puy, et sans surprise, le père Humbrecht conclue que rien ne s’oppose à l’organisation de ces stages pourtant controversés par une partie du clergé français et la mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes, lire notre numéro du 28 décembre 2012). L’Agapè donne t-elle des preuves suffisantes de catholicité ? Présente t-elle une utilité pour le bien des fidèles ? Peut-on lui envoyer des retraitants ? A ces trois questions, l’audit répond par l’affirmative et balaye assez rapidement le rapport épiscopal. Les critiques faites il y a un an par le pourtant psychiatre Bertrand Guiouillier y sont qualifiées « d’interprétations totalitaires, tendancieuses et même insultantes relevant du procès d’intention ».
{{Appel à André Vingt-Trois}}
L’évêque Mgr Henri Brincard s’est appuyé sur cet audit pour reconnaître officiellement ces retraites Agapè et apporter une caution morale. En date de samedi dernier, il a signé un décret reconnaissant l’association Anne-Peggy Agapè comme association privée de fidèles, appellation reconnues par le code de droit canonique. Mgr Brincard explique cette décision dans un courrier : » les conclusions positives du rapport demandé par mes soins me conduisant à accorder la reconnaissance qui m’est demandée. Puisse la Vierge Marie aider les membres de l’association à développer leur volonté de faire découvrir la vie spirituelle, en particulier aux plus fragiles, dans une grande fidélité à l’enseignement et la tradition de l’église. »
Cette décision a soulevé l’ire du collectif national contre les manipulations mentales qui y voit « un passage en force de l’évêque Brincard alors que se tient au Sénat une commission d’enquête ».
{{Dans un communiqué transmis mardi soir à l’Agence France-Presse, le CCMM parle de « déception » et de « colère » et demande que « Mgr André Vingt-trois, président de la Conférence des évêques de France précise sa position et celle des évêques de France dans cette affaire »}}
Source : L’EVEIL du Puy du 14 décembre 2012 par Julien Bonnefoy