Gilbert Klein Président du Cercle laïque pour la prévention du sectarisme (agréé Jeunesse et sport).
Selon vous, la pandémie a-t-elle favorisé les dérives sectaires ?
C’est difficile à dire. Il y avait un courant préexistant. Les gourous 2.0 ne datent pas d’hier, tout comme le mouvement complotiste. Mais il est certain que la pandémie a accentué le phénomène. Thierry Casasnovas, Jean-Jacques Crèvecoeur ou Silvano Trotta sont des gourous 2.0. Avec Christian Schaller, ils ont réalisé à eux quatre une émission YouTube au plus fort de la première vague. Jean-Jacques Crèvecœur, affirmant que nous étions en dictature , incitait dans une de ses vidéos les Français à sortir tous en même temps au plus fort de la première vague.
Comment parviennent-ils à avoir de l’emprise ?
Souvent, cela passe par une addiction à leurs vidéos. Une ancienne adepte avait témoigné dans un reportage à la télévision. Elle expliquait qu’elle avait le sentiment de se sentir supérieure parce qu’elle savait tout, qu’elle était éclairée. En présence de Casasnovas, elle s’était d’ailleurs rétractée quelques jours après, curieusement. Les réseaux sociaux constituent donc, semble-t-il, un nouveau mode de dépendance sectaire.
Le fait d’appartenir à une secte est-il punissable par la loi ?
D’un point de vue juridique, il n’existe pas de délit lié à l’appartenance à un mouvement sectaire. Il n’existe pas de définition juridique de la secte et aucune liste officielle ne recense les mouvements sectaires. Les poursuites commencent lorsqu’il y a une infraction de droit commun, mais il n’y a pas de législation propre aux sectes. On peut se demander si un acte non constitutif d’un délit peut être considéré comme un trouble à l’ordre public. Mais c’est un autre débat.
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Par Propos recueillis par D. G. – 13 juil. 2021 à 05:00 – Temps de lecture : 2 min