COOKSHIRE-EATON – La Sûreté du Québec a escorté mardi matin des inspecteurs de la municipalité de Cookshire-Eaton chez les Esséniens, un groupe religieux qui a récemment fait les manchettes. Les employés de la Ville voulaient s’assurer de pouvoir faire leur travail.
Il y a deux semaines, les inspecteurs municipaux avaient essuyé un refus pour pénétrer dans l’imposant site du groupe religieux, rue Brochu. «J’ai demandé assistance policière pour notre inspecteur d’incendie et notre inspectrice municipale afin qu’ils puissent faire leur travail sans encombre», a affirmé Martin Tremblay, le directeur général de la Ville.
«Lors de l’autre visite, on a eu besoin de temps», s’est défendu le porte-parole de l’Ordre des Esséniens, Guilhem Cayzac. «Il y a beaucoup de bâtiments sur le site et des enjeux à discuter.»
Escortés par policiers, les inspecteurs ont effectué une visite de routine annuelle sur le site évalué à près de 3 millions $.
Controversé en France, le groupe d’inspiration ésotérique serait composé de 150 membres au Québec. «On le traite comme n’importe quel autre citoyen corporatif», a expliqué M. Tremblay. «On a noté des lieux non conformes et on doit y retourner pour valider si le tout a été fait.»
M. Cayzac s’étonne de la réaction de la Ville. «On joue selon les règles. Il y a des règlements municipaux qu’on suit. Si on doit modifier la taille d’une fenêtre, on va le faire. On n’a aucun problème. On ne comprend pas d’être un sujet d’intérêt. Ça se passe bien avec la municipalité.»
Cependant, la municipalité réclame aux Esséniens 33 000 $ en taxes impayées depuis sept ans. Les groupes, qui exercent une culture religieuse, sont exempts de payer les taxes municipales et certains impôts au Québec. Dans le cas des Esséniens, la Ville s’appuie sur une décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec qui avait classé le domaine comme récréatif plutôt que lieu de culte.
«Nous, on obéit à la loi», affirme le porte-parole du groupe religieux. «Si les médias veulent lancer un débat national sur cette loi qui autorise les organisations religieuses à ne pas payer de taxe, il n’y a pas de problème, mais on ne veut l’objet de l’attention des médias et de servir de prétexte à ça.»
Une rencontre devrait avoir lieu entre le groupe des Esséniens et la Ville. Mais l’organisation ne semble pas ouverte à débourser les quelque 33 000 $ réclamés. En attendant, les élus se demandent toujours s’ils auront recours aux tribunaux.
source : http://www.journaldemontreal.com/2014/10/14/les-inspecteurs-municipaux-escortes-par-la-police-chez-les-esseniens