L’Ordre des esséniens est prêt à aller en Cour supérieure pour contester le jugement du Tribunal administratif du Québec (TAQ) et éviter d’avoir à démolir ou déménager tous les bâtiments érigés sans permis sur une partie de son terrain de Cookshire-Eaton, en Estrie.

Le TAQ a confirmé mardi l’ordonnance rendue le 8 septembre 2016 par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), qui obligeait l’Ordre à cesser toute activité de culte, résidentielle, de villégiatures, d’entreposage et d’utilisation commerciale sur une partie de la terre de quelque 100 hectares qu’il possède à Cookshire-Eaton. Une rencontre du conseil d’administration de l’Église-mère, à l’international, s’est terminée en soirée jeudi pour déterminer les prochaines démarches, a confié un porte-parole de l’Ordre.

« La décision qui a été rendue par le Tribunal administratif du Québec n’a pas vraiment surpris les membres de l’administration, pour la simple et bonne raison qu’il y avait une incertitude chez notre avocat à savoir si le TAQ détenait le pouvoir de renverser la décision du CPTAQ », explique le porte-parole de l’Église essénienne du Québec, Pierre-Simon Cleary.

Si on lit bien le rapport, on constate qu’il n’a pas ce pouvoir et que c’est véritablement la Cour supérieure qui peut le faire. C’est la raison pour laquelle on va porter notre cause en appel.

À moins de porter sa cause en appel, l’Ordre des esséniens établi à Cookshire-Eaton aurait eu 60 jours pour démolir ou déménager tous les bâtiments érigés sans permis sur une partie de son terrain, qui est zoné vert. M. Cleary insiste cependant sur le fait que l’Ordre entend poursuivre les discussions avec la Municipalité de Cookshire-Eaton afin d’en arriver à un terrain d’entente.

« Il y a une nouvelle administration qui est en place actuellement à la suite des élections municipales et je pense que c’est positif avec cette administration-là. On serait intéressé à leur présenter ce qu’on veut faire, le projet de notre église et on espère que ça puisse être positif à long terme », souligne Pierre-Simon Cleary.

Toujours le même discours

« On a toujours eu le même discours. C’est que ce soit équitable pour le citoyen. Si ce jugement-là est dans une optique d’équitabilité, la municipalité est satisfaite », avait mentionné plus tôt jeudi le directeur général de Cookshire-Eaton, Martin Tremblay.

« On parle d’une trentaine de bâtiments et d’objets de culte divers. On parle de statues qui peuvent avoir 15, 16 pieds (4,5 mètres) de haut, différents gazebos et des lieux de cérémonies », ajoute M. Tremblay.

Le groupe s’est installé dans la municipalité estrienne en 2005 et compterait environ 150 membres. De nombreux différends l’ont opposé à la municipalité au fil des ans, notamment concernant des taxes foncières impayées.

source :

10/2/2018 un texte de Charles Baudouin

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1078881/eglise-essenienne-decision-tribunal-administratif-quebec-cookshire-eaton