Particulièrement touchés par ce phénomène, des élus des Hauts-de-France s’alarment de cette nouvelle tendance : « Il y a une semaine, on a trouvé plusieurs centaines de ces capsules sur deux petits parkings », signale Dominique Baert, maire de Wattrelos (divers gauche), qui voit depuis l’été dernier de plus en plus de ces déchets joncher les rues de sa ville.
Une drogue populaire chez les 13-14 ans
Le protoxyde d’azote serait particulièrement populaire chez les collégiens et les lycéens : « Une directrice d’école d’un quartier populaire m’a alerté sur le fait que des anciens élèves âgés de 13-14 ans venaient inhaler du gaz hilarant sur le parking qui jouxte son école et en proposaient même aux élèves de CM2 », poursuit Dominique Baert.
Les risques liés à cette drogue sont variables. Inhalée pure dans des ballons de baudruche, une prise isolée – dont les effets euphorisants durent moins de cinq minutes – a une toxicité très faible. En revanche, une consommation chronique ou la prise de fortes doses peuvent provoquer des troubles cardiaques ou neurologiques.
Pour les adolescents, ce n’est pas une drogue
Parce qu’il n’est pas considéré comme une drogue par les plus jeunes, le « gaz hilarant », très peu coûteux et facile d’accès, a fait son entrée dans les établissements scolaires sans difficulté. Les adolescents peuvent s’en procurer pour moins d’un euro en supermarché ou sur Internet. La fugacité de ses effets euphorisants leur permet par exemple « d’aller ensuite en cours ou de dîner avec leurs parents. On ne peut pas remarquer en rentrant chez soi que son enfant a pris un ballon de protoxyde d’azote dans la journée », précise Clément Gérome.
Comme l’alcool, sa consommation peut aussi être ritualisée. En soirée, « les jeunes remplissent leurs ballons et trinquent, relate Clément Gérome. Ils vont inhaler tous en même temps et ça va être le fou rire général. »
Une mode propulsée par les réseaux sociaux
Ce phénomène s’est aussi popularisé sur les réseaux sociaux. Sur YouTube, des jeunes se filment en train d’inhaler du protoxyde d’azote. Une vidéo diffusée en décembre dernier où l’on voit des joueurs de football de l’équipe d’Arsenal en consommer a pu aussi « influencer certains adolescents », note Clément Gérome.
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