Sur sa page Facebook personnelle, Roger Mainville, le médium vedette de l’émission Rencontres paranormales de TVA, a écrit hier qu’il comptait «déposer une plainte pour violation de droits d’auteurs et de recel de matériel». Les messages électroniques en question renferment pourtant de précieuses informations sur la genèse de Rencontres paranormales.
Tenez, voici un nouvel exemple puisé dans les correspondances de M. Mainville, pour bien en saisir l’importance et la pertinence: «Comme vous le savez, la série télévisée Rencontres paranormales et le livre Dans les coulisses du paranormal, ce sont des projets de Maya et de ses amis, incluant Face et Vénus», note Roger Mainville dans un courriel daté du 17 juin. Avouons-le, des entités invisibles qui créent des bouquins et quatre heures de programmation sur un grand réseau privé, on en adopterait tous quelques-unes, n’est-ce pas?
Roger Mainville a également laissé un avertissement sur le répondeur de l’une de ses anciennes collaboratrices, Josée Papineau, qui a dénoncé dans nos pages d’hier certaines pratiques douteuses dont elle a été témoin lors de son implication dans l’équipe du médium de descendance amérindienne. «On ne veut pas que tu révèles des choses. Tu es en train de tout gâcher la sauce», explique Roger Mainville dans ce message téléphonique.
Le fils de Roger Mainville, Jonathan Mainville, qui épaule son père dans les différentes enquêtes sur le terrain, s’est aussi invité à la table (sans mauvaise blague). Peu de temps après la parution de l’article dans La Presse, Josée Papineau a reçu un message Facebook très ambigu provenant de Jonathan Mainville, 32 ans. «Pauvre Josée. Comme je te plains, tu sais. Je n’aimerais pas être à ta place dans les prochains jours», lui écrit-il.
Jonathan Mainville ajoute, toujours dans le même message: «Tu lui as donné [au journaliste] tous les courriels. Je n’en reviens pas. Tous les témoignages pour notre cause ainsi que tous les témoins l’ayant vu. Penses-tu vraiment t’en sortir? Pauvre Josée. La plus grande erreur de ta vie».
Josée Papineau, une adjointe administrative de 43 ans, a remis hier son dossier à la police de Saint-Hubert. Elle ne collabore plus avec Roger Mainville depuis décembre 2011.
Joint hier par La Presse, Jonathan Mainville a assuré qu’il voulait, par le truchement de Facebook, exprimer de la tristesse et de la compassion envers cette ancienne coéquipière, une personne perdue, selon lui. «On l’a nourrie cette femme-là, on l’a aidée du mieux que l’on pouvait, on l’a aimée. Là, on passe pour des ratoureux, alors qu’on aide psychologiquement des gens et on n’est pas payés pour ça. On fait ça pour s’entraider. On ne veut pas de mal à personne. On est là pour faire avancer les paradigmes de la science. Mon père, il ne gagne même pas 10$ l’heure», soutient Jonathan Mainville en entrevue téléphonique.
Quant à la fameuse danse de l’aigle, Jonathan Mainville précise qu’elle ne «fait pas partie des cérémonies officielles». Elle se danse seulement dans des occasions spéciales, comme des pow-wow amérindiens. Bref, si vous invitez Roger Mainville à votre table, pas de danger qu’il entre en convulsions. C’est clair?
Le coproducteur de Rencontres paranormales, Luke Bélanger, de Viking Film 1685, m’a conseillé hier «d’ouvrir un petit peu plus la porte» de mon esprit. Car, c’est bien connu, les gens qui remettent en question l’existence des phénomènes paranormaux sont automatiquement considérés comme des personnes fermées, bouchées et très peu réceptives.
«Je sais que de prime abord, ç’a l’air truqué. Mais il y a quelque chose qui se passe autour de la table. Prouvez-moi que Roger Mainville est malhonnête. Tout le monde l’aime cette personne-là. Personne ne pense que c’est un crosseur», indique Luke Bélanger.
Dans toute cette histoire abracadabrante, deux acteurs importants, en excluant les esprits, ne se sont toujours pas manifestés: l’autre coproductrice, Chantal Lacroix, ainsi que le réseau TVA. Faudrait peut-être communiquer avec eux par l’entremise de Maya, Face ou Vénus. Qui sait? Peut-être que des réponses cogneraient alors à notre table. Bang, bang.
Source : le 16 février 2012
Hugo Dumas
La Presse
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