La Communauté des Béatitudes a été fondée en 1973 en France par Gérard Croissant alias frère Ephraïm.
Au fil du temps, des dérives sectaires très graves, notamment les manipulations mentales psycho-spirituelles, ont fait de nombreuses victimes que les Béatitudes ont rejetées sans état d’âme, et que l’épiscopat n’a jamais voulues reconnaître.
Il a fallu de nombreuses actions médiatiques et le scandale d’un procès pour pédophilie pour qu’enfin, la chape de plomb se soulève. Le scandale grondait…
En 2007, alors que Rome aurait du reconnaître définitivement la communauté de droit pontifical, la sanction tombait avec le refus romain. Aussitôt, les responsables de la communauté, ont désigné deux boucs émissaires : Ephraïm et son beau-frère Philippe Madre qui est encore dans les tenailles de la justice. Tous deux, diacres, ont été réduits à l’état laïc et rejetés de la communauté. En leur faisant porter le chapeau, les responsables voulaient donner à croire que les problèmes étaient réglés et que désormais « passez, il n’y a plus rien à voir ».
Dans cette mystification, s’est mise en route la « refondation de la communauté ». En juin 2011, elle a été érigée en « Association Publique de fidèles de droit diocésain » en vue de devenir « une nouvelle Famille ecclésiale de vie consacrée » sous la responsabilité de Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse. Le Père Henry Donneaud, commissaire pontifical a été chargé par le Vatican d’assainir la communauté. Officiellement aujourd’hui tout va bien. Hormis que la réalité reste loin de cette fiction comme nous allons le constater.
En 2008, les sanctions romaines exigeaient, en autres, que soient stoppées les pratiques psycho-spirituelles. Dans un communiqué du P. Donneaud, du 16 novembre 2011, il précise : « …depuis lors, la communauté s’est attachée à cesser toute activité pouvant prêter à la confusion psycho-spirituelle ». Interviewé dans la revue de l’Emmanuel n° 289, de janvier 2012, il ajoute » … Restent ici et là des surgeons fondés par Ephraïm mais qui ne font pas partis des Béatitudes… »
{{Arrêter le psycho-spirituel ? Est-ce possible ?}}
Par la « refondation », le choix du Vatican a évité la fermeture de la communauté, ce qui aurait exigé la reconnaissance des victimes et leur dû, y compris financier puisque les communautaires travaillaient sans cotisations sociales ou de retraite, et bien évidemment sans salaire, » pour la gloire de Dieu ». Ils étaient soumis à des vœux de pauvreté et d’obéissance abusifs, la communauté n’étant qu’une association de laïcs sans aucune reconnaissance religieuse. Tout comme l’habit religieux n’était qu’une mascarade. Ces gens ont donc travaillé au seul profit de la communauté. Comme l’a dit avec justesse Georges Fenech, alors qu’il était Président de la Miviludes: » il s’agit de travail au noir ». Cela ne semble pas choquer les responsables de la doctrine sociale de l’Eglise. L’épiscopat et Rome sont là dessus d’un silence accablant …
Un tel système n’était possible que parce que les communautaires sous la férule des bergers, étaient soumis à l’emprise mentale de la religiosité-doctrine psycho-spirituelle. Cette doctrine qui est la « spiritualité » de la communauté, a été mise au point de manière empirique non seulement par Ephraïm, mais aussi par les « gros bonnets » des Béatitudes, à savoir Philippe Madre, Fernand Sanchez et Bernard Dubois et tous les bergers.
Ephraïm et Madre jetés aux orties, les autres doctrinaires sont toujours là. Voir le dévoilement de l’origine de l’Agapè: https://www.ccmm.asso.fr/spip.php?article3758
Une fondation se fait toujours avec un fondateur. Officiellement, aux Béatitudes, il s’agit d’Ephraïm. Le fondateur donne la spiritualité dans laquelle va s’enraciner la communauté. C’est donc dans le psycho-spirituel que les Béatitudes se sont fondées. Le psycho-spirituel s’est « peaufiné » au cours des années, devenant de plus en plus toxique jusqu’à l’Agapè du Puy en Velay, mise au point par Bernard Dubois. Voir le Livre Noir de l’emprise psycho-spirituelle : https://www.ccmm.asso.fr/spip.php?article3997
La refondation n’ayant à ce jour aucun fondateur (une nouveauté dans l’Eglise ?) elle reste donc dépendante de la doctrine d’Ephraïm. Pour preuve, encore dans l’interview de « Il est Vivant » mentionnée plus haut, à la question « comment peut-on expliquer qu’une communauté dont le supérieur a failli … puisse tout de même porter du fruit ? » le P. Donneaud répond » … Il faut distinguer la grâce personnelle du fondateur, qui reçoit un véritable charisme, et la grâce de la sainteté personnelle… » Il dit plus loin « …ce que n’a pas fait le fondateur, c’est à la communauté de le faire … car le charisme de la communauté … est riche d’une sainteté pour le temps d’aujourd’hui. « .
Il apparait donc aujourd’hui que la communauté des Béatitudes, continue ledit charisme du fondateur Ephraïm. Il suffit de voir le programme de ses activités pour s’en convaincre.
Quelques exemples : à la maison de Nouan le Fuzelier, les programmes de 2014-2015-2016 annoncent les sessions des doctrinaires de la confusion psycho-spirituelle:
{{Bernard Dubois}}:
Il se présente « de la communauté des Béatitudes du Puy en Velay, médecin et initiateur des retraites Agapè » (Voir le Livre Noir de l’emprise psycho-spirituelle).
Il propose plusieurs sessions, entre autres, » le séminaire fondamental St Luc » qui est le socle des sessions de guérison qu’il faisait à la communauté de Château St Luc, lorsqu’il était berger. On trouve aussi une session pour « tous ceux qui cherchent un chemin de libération et de guérison de leur propre histoire familiale afin d’accéder à leur pleine identité d’homme et de femme». Du redoutable psycho spirituel.
A ce jour, Bernard Dubois continue les sessions toxiques d’Agapè dénoncées de partout dans les médias…
{{La Fraternité St Camille de Lellis.}}
Fondée à Château St Luc par Bernard Dubois. Un réseau qui diffuse l’enseignement du » maître ». Voici ce que l’on trouve dans un article de Famille Chrétienne: « Nous réconcilier avec nos racines. Article du 29/06/2010 Numéro 1335. Marie Grau, membre des Fraternités Saint-Camille-de-Lellis, pratique des accompagnements psycho spirituels, qui amènent souvent à mettre en lumière des blessures héritées des ancêtres et à prier pour leur guérison. »
{{Bernadette Lemoine, psychologue.}}
Elle se définit ainsi sur le site de l’éditeur Tequi :
» Bernadette Lemoine, psychologue de renommé, formée à l’accompagnement psycho-spirituel au sein de la communauté des Béatitudes. »
Très liée à Bernard Dubois. Elle continue actuellement ses interventions à Château St Luc. Engagée aussi dans la Maison Abba fondée par le Père Lemaire, moine de Solesmes, qui fait des sessions de guérison pour enfants (Voir le livre Noir à ce sujet). Voici ce que l’on trouve dans le reportage de Famille Chrétienne du 24/07/2004 – n°1384 « Une démarche porteuse d’espérance». » … on coupe des liens avec l’alcool, le spiritisme, la sorcellerie, la magie, la franc-maçonnerie…Avant de se rendre à la session, les parents ont reçu un questionnaire confidentiel de quatre pages pour aider à camper la situation de l’enfant. Sur sa lignée ancestrale, sa conception, sa vie intra-utérine, sa naissance, sa petite enfance, son comportement actuel…Avec l’intervention de Bernadette Lemoine, psychologue riche d’une longue expérience, la session trouve son assise anthropologique, avec une invitation à mobiliser l’intelligence et la volonté de l’enfant…. »
On trouve aussi les doctrinaires charismatiques du psycho-spirituel :
{{Le Père Daniel-Ange}}
Fondateur de l’école d’évangélisation « Jeunesse-Lumière ». Abreuvé de psycho-spirituel, un « allumé » du renouveau œcuménique délirant. Il encense les Béatitudes d’une manière provocante pour leurs victimes. Dans un article de France Catholique n° 3297 du 9 mars 2012, intitulé « Un carême déjà pascal, Béatitudes, un autre regard », on peut lire : » …En France…ses membres vivent une situation d’extrême humiliation, jetés en pâture au grand public, suspectés d’être une secte » Plus loin « Taxés de planer dans le psy alors qu’ils ont les pieds enfoncés dans la boue des souffrances humaines… dans escaliers et toilettes à nettoyer chaque jour… »A noter que les communautaires étaient hélas employés à ces corvées dans le travail au noir. Ce qui n’était pas le cas des responsables. Encore plus loin » Que d’adultes… réconfortés renouvelés, lors de retraites…A propos de leur accueil, signaler cette denrée si rare aujourd’hui : la gratuité » .Il suffit de voir leur patrimoine immobilier pour savoir ce que leur a rapporté leur « gratuité. Daniel Ange continue » …Il était inévitable qu’il y ait tâtonnement et risque de dérapages. Tout enfant apprenant à marcher n’a t-il pas droit aux chutes ? … Ceux qui ont commis des péchés gravissimes peuvent toujours devenir de grands saints … Pour tout cela, la communauté a droit à notre reconnaissance à tous». Le discours se termine dans une envolée lyrique dont je vous fais grâce. Daniel-Ange semble avoir oublié toute décence et toute raison à vouloir prouver que la communauté des Béatitudes est victime de ses victimes.
{{ {{Maud et Alex Lauriot-Prevost}}, ministère d’évangélisation et de formation (Avignon). }}
Ils étaient à l’origine de « Jeunesse-Lumière » avec Daniel-Ange. Tête de proue de la nouvelle évangélisation qui est psycho-spirituelle. Voir le livre de Golias « Charismatique, une église dans l’Eglise » paru en juin 2015.
{{Olivier Belleil}}, Communauté du Verbe de Vie.
Cette communauté fondée aux alentours de 1988, à Aubazine, a connu tellement de problèmes que bon nombres de maisons – dont la maison mère – ont été fermées, les fondateurs formés aux Béatitudes, devenus sulfureux sont dans la nature. Olivier Belleil en est actuellement le responsable. C’est à Josselin que se font des sessions Raphaël qui ne sont autres que la copie des sessions Agapè du Puy.
{{Le Père Jacques Marin}}
Depuis des décennies est très lié à la communauté des Béatitudes et au Verbe de Vie. Un grand prédicateur de la doctrine psycho-spirituelle …
{{Claire Lesegrétain}}
Journaliste , fait des sessions pour célibataires.
Très investie depuis des années aux Béatitudes. Elle intervient dans plusieurs de leurs maisons : Thy le Château, les Sables d’Olonne, etc. et dans la revue » Feu et Lumière ». Elle suit en tant que journaliste le renouveau et le renouveau œcuménique avec beaucoup de bienveillance.
{{Jean-Michel Tour}}
Ce prêtre du diocèse de Toulon est à lui seul tout un programme. Lié aux assemblée du Réveil, groupe délirant du renouveau catho et évangélique.
Vous pouvez le retrouver, entre autres sur ce site : http://www.topchretien.com/toptv/view/21466/jeanmichel-tour-labondance-de-la-grace.html où vous lirez
« Retrouvez toutes les soirées « Miracles et Guérisons » de l’AIMG où des orateurs des quatre coins de la planète viennent prêcher l’Evangile accompagné de signes, miracles et prodiges. Nous croyons que Dieu peut aussi faire des miracles au travers d’internet et vous toucher ainsi que votre famille et vos amis. L’Association Internationale des Ministères de Guérison a pour mandat d’équiper les chrétiens dans le domaine de la guérison divine, et aussi d’annoncer la Parole de Dieu en la confirmant par une démonstration de puissance du St-Esprit. »
{{Mgr Santier}}
« Gardons la joie d’évangéliser même si c’est dans les larmes qu’il faut semer »
Mgr Santier est bien placé pour savoir que s’il y a des larmes, ce sont celles des victimes. Il les connait bien pour avoir été responsable de la Pastorale Nouvelles Croyances et Dérives Sectaires. Il connait tout aussi bien les « gourous » dont certains interviennent à Nouan. Il a toujours été dans la mouvance du renouveau et un des hauts responsables, puisqu’ il siégeait à Rome, à l’ICCRS : Service International du Renouveau Charismatique. Dans cette même instance se trouvait aussi Cathy Brenti. Le couple Brenti des Béatitudes, fût responsable de Nouan pendant de nombreuses années. Un pilier des Béatitudes. Mgr Santier est donc presque chez lui à Nouan. De plus, ses livres sont édités aux éditions des Béatitudes…
Bien sûr, cela surprend et pose question lorsqu’on sait que suite aux plaintes de victimes en 2010, et par peur d’un scandale, la conférence des évêques de France lui a confié la responsabilité d’une commission chargée d’étudier le psycho-spirituel.
Dans ce cadre, des victimes lui ont remis leurs témoignages en confiance, parce qu’il s’était engagé à les aider.
Cette commission faite d’éminents spécialistes a rendu un rapport accablant à l’encontre du psycho-spirituel et de l’Agapè de Bernard Dubois en particulier.
Ce rapport a été remis confidentiellement à chaque évêque et responsable de communauté, lors de l’assemblée plénière des évêques de France, à Lourdes, en novembre 2011. Dans un article de La Croix du 11 novembre 2011, intitulé » l’Eglise met en garde contre les dérives psycho-spirituelles », on peut lire : » « Psy et spi » ne font pas toujours bon ménage. Et la confusion des plans est dangereuse. Samedi, Mgr Michel Santier … n’y est pas allé par quatre chemins, devant les évêques. « Il est de notre responsabilité d’opérer un discernement pour éviter les dérives », leur a-t- il expliqué. De fait, les sessions dites « psycho-spirituelles » se développent à grande vitesse. Parfois, avec des« conséquences désastreuses » …
Or, lorsqu’elles sont organisées dans le cadre de mouvements ou d’un diocèse, les gens y voient la caution de l’Église… Un nombre significatif de participants à ces sessions, après une brève période d’amélioration, vit ensuite une décompensation, qui peut avoir des effets destructeurs, pour eux et leurs familles. »…
Le rapport fut ensuite placardisé. Est-ce que l’épiscopat a eu peur des conclusions qui corroboraient tout ce que dénonçaient les victimes ? Ce qui est sûr, c’est que Mgr Santier avait, plusieurs mois avant la publication du rapport, décidé de ne pas aider les victimes. Comment et pourquoi a t-il accepté la présidence de la commission alors qu’il était par son implication au renouveau, juge et partie ? Pour finir, le journal Golias s’est procuré le rapport et l’a publié. Il faut croire que les placards épiscopaux ne sont pas très sûrs… Il n’en demeure pas moins que Mgr Santier est un personnage à facettes.
Le 23 novembre 2015, le Père Henry Donneaud envoyait un courrier aux amis de la communauté dans lequel il disait : » Après cinq ans passés à la présidence de la communauté, je m’apprête à passer le relais à un nouveau président et une nouvelle équipe de gouvernement qui ont été élus lors de la récente Assemblée générale. Je quitte ma charge l’esprit serein, car la communauté est en marche … »
Le père Henry Donneaud s’est acquitté de la mission que lui avait confiée Rome : refonder la communauté. Certains pourront ou voudront y croire. Mais si les discours sont une chose, les faits, eux, sont irréfutables. Nous sommes obligés de constater que les « gros bonnets » de la communauté fondée par Ephraïm sont toujours là et que la doctrine psycho-spirituelle avec laquelle il les a infestés est, elle aussi, toujours là. Elle est le poison qui court partout. Est-il possible de se libérer d’un tel endoctrinement ? Certaines victimes ont réussi à s’en sortir non sans séquelles. D’autres trop nombreuses y ont sombré. Mais pour les doctrinaires qui ont infesté et détruit tant de personnes, est-ce possible ? Leurs chaines sont plus lourdes que celles de leurs victimes. Le psycho-spirituel est comme un serpent qui refuse d’être débusqué, il prend les chemins qui serpentent en torsions, contorsions, méandres, tours et détours. Pour finir, lorsqu’il se voit perdu, par se mordre la queue…
source : Marie Salanque
(collectif CCMM des victimes et familles de victimes de l’emprise psycho spirituelle) Paris, le 12 janvier 2016