L’Eglise de scientologie a vigoureusement contesté mercredi devant la Cour de cassation la condamnation de ses deux principales structures françaises pour « escroquerie en bande organisée », en invoquant une « violation de la liberté religieuse ».
Certains parents s’étaient émus que leurs enfants doivent faire le ménage dans l’école, selon l’Union des associations de défense des victimes de sectes (Unadfi). D’autres s’étaient inquiétés que les «bobos» de leurs chères têtes blondes soient soignés avec la «technique du contact» chère à Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie, toujours selon la même source.
Selon nos informations, le Celebrity Center, entité morale de l’Eglise de scientologie en France, a été mis en examen le 8 décembre dans l’affaire de l’institut Aubert. «L’Eglise de scientologie a été mise en examen pour ‘’complicité de tromperie’’, ‘’pratiques commerciales illicites’’ et ‘’recel d’abus de biens sociaux’’», confirme à 20 Minutes Olivier Morice, l’avocat qui défend les parties civiles dans cette procédure.
{{
Absence de devoirs et pâte à modeler}}
Installé à Vincennes (Val-de-Marne), l’institut où étaient scolarisés une soixantaine d’enfants avait été fermé, en 1998, par le maire de l’époque Patrick Gérard qui, alerté par des parents d’élèves, avait alors dénoncé des «méthodes scientologiques» dans la façon d’enseigner.
Interrogée par l’Agence France Presse à l’époque des faits, la directrice de l’école, Arlette Sanguinetti, avait reconnu son appartenance à l’Eglise de scientologie et le fait que son équipe «utilise la technique d’étude basée sur la Scientologie et les travaux de Ron Hubbard».
La brochure de présentation de l’institut, reproduite par VSD, promettait «l’absence de devoirs à la maison et d’interrogation écrite, tout en introduisant le recours à la pâte à modeler pour en finir avec le stress, le tout pour 33.300 francs par an (environ 6.400 euros).»
{{
Neuf pédagogues mis en examen}}
En janvier 2014, la cour d’appel de Paris avait infirmé le non-lieu partiel rendu par un juge d’instruction de Créteil (Val-de-Marne) en 2012. La cour d’appel avait, au contraire, ordonné un supplément d’information aux fins de mises en examen des responsables de l’institut, après quinze ans de procédure.
{{
Institut Aubert: La cour d’appel ordonne un supplément d’information}}
Outre l’entité morale de l’Eglise de scientologie, neuf autres personnes qui figuraient dans l’équipe pédagogique ont été mises en examen ces dernières semaines. Notamment pour «tromperie sur la qualité substantielle des services». Cela ouvre la voie à un possible procès en 2015.
Si, au moment des faits, plusieurs familles s’étaient fait connaître de la justice dans le cadre de la procédure, il ne reste aujourd’hui qu’une seule famille dans les rangs des parties civiles. Celle-ci avait ses deux filles scolarisées à l’institut Aubert. Contactés par 20 Minutes, ni Eric Roux, porte-parole de l’Eglise de scientologie niLouis Pamponet, son avocat, n’ont souhaité répondre à nos questions.
{{Les affaires de l’Eglise de scientologie}}
Condamnée définitivement pour «escroquerie en bande organisée» en octobre 2013, l’Eglise de scientologie est également au centre d’une enquête préliminaire, ouverte en juillet 2014 pour «harcèlement moral» et «abus de faiblesse», pour avoir tenté d’infiltrer l’entreprise Arcadia via des formations qui auraient été dispensées aux salariés par des scientologues. Selon nos informations, le tribunal de grande instance de Paris a d’ailleurs rejeté, le 10 décembre, un référé déposé par l’Eglise contre l’avocat Olivier Morice pour «atteinte à la présomption d’innocence» dans le cadre de cette affaire. L’Eglise a été condamnée à verser 1.500 euros au pénaliste.
source :par Vincent Vantighem
http://www.20minutes.fr/societe/1502359-20141217-eglise-scientologie-mise-examen-affaire-institut-aubert