En quelques semaines, au moins 109 cadavres ont été retrouvés par les enquêteurs kényans.Le chef de la secte est accusé de les avoir poussés au jeune « jusqu’à la mort pour rencontrer Jésus ».
Le Kenya est sous le choc depuis le début de l’affaire.
Il est désormais accusé de « terrorisme ». Mardi 2 mai, la justice kényane a annoncé qu’elle entendait poursuivre le pasteur Paul Nthenge Mackenzie, chef de la secte de « l’Église Internationale de Bonne Nouvelle ». Depuis plusieurs semaines, au moins 109 cadavres ont été retrouvés dans une forêt du sud-est du Kenya où les membres de la secte avaient l’habitude de se réunir.
L’homme est accusé d’avoir poussé ses adeptes à mourir de faim « pour rencontrer Jésus » dans la forêt de Shakahola. Depuis qu’elle a éclaté, l’affaire suscite l’effroi et l’incompréhension dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Avant de devenir pasteur, Paul Nthenge Mackenzie était chauffeur de taxi. Mardi, il a comparu dans un tribunal de la ville de Malindi, dans le sud du pays, aux côtés de huit coaccusés. Selon un journaliste de l’Agence France-Presse, il est apparu calme, vêtu d’une veste de sport rose et noire, d’une chemise rose et d’un pantalon marron. À l’issue de l’audience, il a été transféré à Mombasa, la deuxième ville du pays à une centaine de kilomètres plus au sud, où se trouve « un tribunal habilité à traiter les affaires relevant de la loi de prévention du terrorisme », a déclaré la procureure Vivian Kambaga.
Un bilan encore provisoire
Les premiers cadavres ont été découverts fin avril par les autorités. Peu de temps après, le président kényan William Ruto avait promis des mesures fortes. Il avait comparé ceux qui « utilisent la religion pour faire avancer une idéologie louche et inacceptable » à des « terroristes ». Depuis, plus d’une centaine de cadavres ont été exhumés. En majorité, il s’agissait d’enfants.
Le bilan reste encore provisoire, les opérations de recherche dans les fosses communes n’étant pas terminées dans la forêt de la côte kényane, où des fidèles du pasteur Mackenzie suivaient ses préceptes de jeûner jusqu’à la mort en attendant la venue de Jésus. De nombreuses victimes retrouvées semblent être mortes de faim. Mais de premières autopsies menées lundi sur une dizaine de corps ont également révélé deux décès par asphyxie.
B.L. avec AFP