NAIROBI, 18 oct 2010 (AFP) – La police kenyane a arrêté 118 membres
présumés du gang criminel des Mungiki à la faveur d’un vaste coup de filet dimanche soir à Nairobi et dans ses environs, a-t-on appris de source policière lundi.
« Cent quinze membres de la secte Mungiki ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi et trois autres ont été arrêtés lundi matin dans plusieurs quartiers », a annoncé à la presse un porte-parole de la police Antony Kibuchi.
Un autre membre présumé des Mungiki a été tué dans le bidonville de Dandora alors qu’il tentait, selon le porte-parole, de poignarder un policier pour échapper à son interpellation.
Plusieurs centaines de membres présumés de ce groupe ont été arrêtés depuis le début de l’année, dont 74 jeudi dernier lors d’un autre coup de filet à Nairobi.
Les Mungiki (« foule » ou « multitude », en langue kikuyu) étaient à l’origine une secte religieuse de jeunes, essentiellement des chômeurs issus de l’ethnie kikuyu, portant des « dreadlocks », qui pratiquaient des rites traditionnels et prônaient un retour à des valeurs traditionnelles.
Le mouvement, se réclamant des guerriers Mau Mau qui se sont illustrés lors de la guerre d’indépendance du Kenya, s’est plus tard transformé en un gang criminel, connu pour décapiter ses victimes et pratiquer l’extorsion de fonds à grande échelle, notamment dans le secteur des transports en commun.
Maina Njenga, l’ancien leader public des Mungiki –une organisation dirigée par une structure collégiale secrète selon plusieurs spécialistes du mouvement– a été libéré de prison l’année dernière et s’est converti au pentecôtisme sous la houlette d’une secrétaire d’Etat, Margaret Wanjiru qui chapeaute par ailleurs l’église « Jesus Is Alive Ministries ».
M. Njenga, qui a par le passé affirmé représenter deux millions de jeunes à travers le pays, est actuellement courtisé par de nombreux hommes politiques kényans de tous bords et pourrait lancer son propre parti en vue des élections générales de 2012.