En France, le nombre d’adeptes de mouvements sectaires est estimé à 500.000.
PHÉNOMÈNES SECTAIRES – À l’ère du numérique et depuis le début de la crise sanitaire, le complotisme ne cesse de croître au profit de dérives sectaires qui inquiètent « Infosectes Midi-Pyrénées ».
« Depuis le début de la pandémie, nous recevons plusieurs appels par semaine de personnes qui s’inquiètent pour leurs proches à cause de comportements susceptibles d’appartenir à une mouvance sectaire », constate Simone Risch, présidente de l’association Infosectes Midi-Pyrénnées, interrogée par L’Opinion Indépendante.
Une tendance qui s’étend à tout le territoire français, comme en témoigne le communiqué de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) : « On peut estimer aujourd’hui en France à 500.000 le nombre d’adeptes de mouvements sectaires et à 60.000 à 80.000 le nombre d’enfants élevés dans un contexte sectaire. Le phénomène est d’importance dans ces temps de crises et de pandémie, il continue de progresser sournoisement dans des formes renouvelées », précise la Miviludes.
Retrouver un esprit critique
Dans le cadre de la prévention, l’association « Infosectes Midi-Pyrénées » permet aux personnes susceptibles d’être victimes de dérives sectaires de retrouver progressivement un esprit critique. « En prenant l’exemple des covido-sceptiques, on essaye de décrypter et d’analyser en amont les discours pour comprendre leur mécanique, et surtout donner les outils aux personnes pour qu’ils sachent estimer ce qui pourrait être vrai et ce qui pourrait être inexacte », explique Simone Risch. Des ateliers sont alors mis en place afin de favoriser le dialogue avec les proches de personnes susceptibles d’être victimes de mouvances sectaires.
Quand des personnes confrontées à ce type de situation nous contactent, il est souvent trop tard, mais il ne s’agit pas d’alarmer. La priorité est de pouvoir décrypter s’il y a une dérive sectaire ou si c’est lié à la personnalité. Il ne faut pas rompre le lien, et ne pas juger, ça a l’air basique, mais c’est très important. Il faut continuer à parler pour que la personne puisse réfléchir par elle-même. C’est un long travail d’introspection. »
Les réseaux sociaux comme caisse de résonance
Certains phénomènes ont pris de l’ampleur depuis le premier confinement. En effet, des internautes, qui cherchaient de l’aide, se sont retrouvés absorbés par de la littérature douteuse véhiculée sur les réseaux sociaux.
« Des groupes d’individus proposant des méthodes de soin, des thérapies, ou encore de la méditation sur le net, se sont radicalisés et fermés. Nous avons également vu des personnes qui impliquaient leurs enfants dans leurs pratiques. Elles refusent qu’ils portent un masque, qu’ils aillent à l’école, ou retrouvent leurs amis… », raconte Simone Risch avant de conclure :
Nous ne remettons pas en cause les croyances. La liberté de conscience appartient à tout le monde. Nous veillons surtout, à travers le dialogue, à ce que les comportements des individus n’empiètent pas sur les droits de l’Homme et les droits de l’enfant. »
source : Par Camélia BALISTROU – Publié le 04/01/2022 à 11h40
https://lopinion.com/articles/actualite/11367_haute-garonne-la-pandemie-de-covid-19-a-renforce-les-derives-sectaires