« Rendre l’offre de soutien à la parentalité plus visible, plus lisible, et plus fiable », renforcer le pilotage de l’Etat pour davantage de cohérence et d’efficacité, fédérer les acteurs autour d’une approche commune et multiplier les partenariats, améliorer l’accès à l’accompagnement des parents fragilisés par la précarité ou encore le handicap… Intitulée « Dessine-moi un parent », la stratégie nationale de soutien à la parentalité a été lancée le 29 juin par la ministre des Solidarités.
« Dessine-moi un parent » : c’est le nom choisi par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé pour désigner la stratégie nationale de soutien à la parentalité 2018-2022, qu’elle a lancée le 29 juin 2018 à l’occasion d’un déplacement à l’école des parents et des éducateurs de Nantes. A l’issue du séminaire du 30 mai qui avait clôturé la concertation et au cours duquel les participants avaient été invités à voter pour leur intitulé préféré (voir notre article du 1er juin 2018), la ministre s’est vu proposer trois noms, dont également « Tous parents, tous différents » et « Prendre soin des parents pour prendre soin des enfants ».
Une identité visuelle, un outil de géolocalisation des services et la certification de ressources en ligne
Le choix du nom ne serait pas anodin, puisque la stratégie gouvernementale est destinée à « rendre l’offre de soutien à la parentalité plus visible, plus lisible, et plus fiable », selon le communiqué du ministère des Solidarités diffusé le 2 juillet. Pour atteindre cet objectif, la stratégie est également dotée d’une « identité visuelle commune, qui permettra aux parents de mieux repérer les services qui leur sont proposés ».
Autre nouveauté pour améliorer l’information : « un outil de géolocalisation des actions de soutien à la parentalité, développé dans le cadre de la refonte du site mon-enfant.fr de la branche famille de la sécurité sociale ». Cet outil permettra aux parents « depuis leur smartphone [d’]identifier les structures ou actions labellisées près de chez eux ». Enfin, pour les aider à se repérer dans la jungle des informations disponibles, les ressources en ligne « dont les pouvoirs publics compétents auront pu vérifier le sérieux et la fiabilité » seront certifiées.
Développer l’offre de services dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville
Le dernier chapitre de la stratégie – « Aider les parents à s’orienter dans l’offre de services et d’informations mis à leur disposition pour qu’ils puissent en tirer le meilleur parti » – est donc l’une des grandes priorités, si ce n’est la priorité de la ministre des Solidarités. Les sept autres chapitres ont trait à l’accompagnement des parents aux différentes étapes de la vie de leurs enfants – petite enfance, 6-11 ans, adolescence -, au développement de relais parental, aux relations familles-école, à la prévention des ruptures familiales et au soutien entre pairs. Quatre priorités transversales portent en outre sur l’égalité femmes-hommes, la précarité, le handicap et l’outre-mer.
Ainsi pour améliorer l’accès des familles en situation de précarité aux dispositifs d’accompagnement, la stratégie prévoit de développer l’offre de services dans les territoires les plus en difficulté, dont les quartiers prioritaires de la politique de la ville, ou encore de renforcer les partenariats et le soutien dans des lieux bien identifiés par les familles – « les centres de PMI, les crèches, les espaces d’animation de la vie sociale (centres sociaux, maisons des habitants, maisons de quartier, foyers ruraux, etc.) ».
Une « politique de prévention précoce, généraliste, universelle » dont l’Etat est garant
La stratégie « Dessine-moi un parent » vise aussi à fédérer davantage l’ensemble des acteurs, associatifs et institutionnels, autour d’une certaine approche du soutien à la parentalité. « Les parents demeurent les premiers éducateurs de leur enfant, libres de leurs choix dès lors qu’ils concourent à son intérêt supérieur et respectent ses droits », peut-on lire dans la stratégie. Le soutien à la parentalité « constitue tout autant une réponse aux attentes que nombre d’entre eux expriment, qu’une politique de prévention précoce, généraliste, universelle de l’ensemble des risques pesant sur les familles » – décrochage scolaire, troubles de santé, dérives sectaires…
Il s’agit d' »une stratégie nationale pour mener collectivement une action cohérente et efficace », peut-on lire encore. Cela « en positionnant l’Etat comme le garant de la cohérence et de l’efficacité de l’action de l’ensemble des pouvoirs publics en la matière, en coordination avec les initiatives privées ».
La nouvelle politique familiale en attente de deux morceaux : le plan pauvreté et la COG 2018-2022
Pilotée par le Comité national de soutien à la parentalité, placé auprès de la ministre des Solidarités, au niveau national, la stratégie sera « déclinée au niveau local par les comités départementaux des services aux familles ». Côté collectivités, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) et l’Assemblée des départements de France (ADF) ont participé à l’élaboration de la stratégie et sont représentés dans les groupes de pilotage nationaux.
La stratégie de soutien à la parentalité sera l’une des priorités du plan de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, qui sera dévoilé d’ici quelques jours. Mais c’est davantage la présentation de la nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG) entre l’Etat et la Caisse nationale des allocations familiales qui, en fixant les enveloppes budgétaires, donnera sa tonalité à la
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