Un médecin-urgentiste a comparu une première fois devant la justice lundi 23 juillet 2018 à Caen (Calvados). Suspecté de dérive sectaire via son mouvement, l’assouplissement de son contrôle judiciaire était en jeu.
Lundi 23 juillet 2018, un médecin urgentiste de 30 ans répond d’abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne par dirigeant d’un groupement poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologique ou physique des participants, entre le 6 septembre 2011 et le mardi 5 juin 2018.
Le groupe exclu de l’université
D’origine libanaise, le jeune homme fait tout d’abord partie d’une organisation baptisée « Le Renouveau Charismatique ». Puis en 2008, sous la forme d’une association, il anime depuis l’aumônerie de l’université, un groupe d’étudiants chrétiens qui organise des messes et aussi des soirées de maraudes pour venir en aide aux SDF de la ville de Caen. L’aumônerie exclut le groupe de l’université.
Intervention de l’évêque
Alors, sous le nom de Notre-Dame Mère de la Lumière, l’association communautaire, présidée par le trentenaire, co-fondateur de cette fraternité de 300 membres, se déploie depuis l’église Saint-Jean, à Caen.
Par ailleurs, d’autres étudiants de l’aumônerie ont fondé une association dite « Tocsin » dont le but est de lutter contre toutes les dérives sectaires prétendant relever du christianisme. Dès 2016, le groupe visé et mené par le prévenu fait l’objet d’une enquête canonique et d’un signalement de l’Association pour la Défense des Familles et de l’Individu (AFDI). Tocsin s’attaque aux dérives sectaires et aux manipulations mentales que peuvent pratiquer certains meneurs de Notre-Dame Mère de la Lumière. Car d’anciens membres du groupe suspecté ont dénoncé des pratiques d’emprise psychologiques.
Si bien qu’en février 2017, Monseigneur Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux (Calvados) retire à l’association incriminée sa caution et sa lettre de mission. Puis le médecin urgentiste est placé en garde-à-vue fin juin 2018 et passera devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), le mardi 2 octobre 2018.
Un contrôle judiciaire assoupli
Le lundi 23 juillet 2018, le but de la défense développée par Maître Jean de Mézerac est de lever le strict contrôle judiciaire institué jusqu’à l’audience de jugement d’octobre. Selon lui, le dossier est totalement « vide, instruit uniquement à charge ».
Par exemple, la « maison des hommes » où trois membres vivent en communauté a été mise sous scellés et personne n’a pu récupérer ses effets personnels.
Finalement, le contrôle judiciaire est partiellement levé. S’il ne peut retourner habiter à Verson, le prévenu pourra s’absenter de Normandie, sans obligation de soins. Il pourra aller au pèlerinage de Medjugorje en Bosnie, mais sans contact avec certaines personnes.
source :
LA MANCHE LIBRE