Le colloque du CCMM a rassemblé une centaine de personnes d’horizons très différents : professionnels de la Santé, du Droit et de la Sécurité Intérieure, journalistes, enseignants, étudiants, chercheurs… et bien sûr les représentants des principaux organismes de lutte contre les dérives sectaires.
Donnant une place primordiale au débat et aux temps d’échange informels, cette journée a permis d’apporter des précisions sur l’instrumentalisation de l’écologie par des mouvements sectaires, l’écologie quittant le domaine scientifique pour devenir un outil idéologique favorisant l’entrisme de certains groupes.
Le Journaliste Jean-Loup Adénor, a rappelé comment l’écologie a été influencée dès son origine par les spiritualités contemporaines, et en particulier les courants ésotériques New Age. Il a illustré le phénomène d’« éco-blanchiment » en montrant comment l’agriculture biodynamique impliquant des rituels occultes s’est positionnée comme « plus Bio que le Bio ».
Jean-Claude Dubois (CCMM Centre-Val-de-Loire) et Florence Lerude (maire de Sidiailles, dans le Cher), nous ont exposé le combat d’un village confronté au projet d’installation d’un village « Biovédique ». Selon les adeptes de la méditation transcendantale, « Il n’y a pas de place pour les faibles et il ne peut y en avoir. La Non Existence des faibles est une Loi de la nature. »
Thierry Ripoll, (professeur de psychologie cognitive et chercheur à l’université d’Aix-Marseille), nous a expliqué comment l’écologie peut être prise en otage par une idéologie sectaire. “ La nature a en elle tous les ingrédients qui sont susceptibles de nous conduire à la pensée magique”
Stéphanie de Vanssay, (enseignante et syndicaliste) nous a montré comment des influences éco-spirituelles à l’école peuvent permettre à des organisations tentaculaires telles que l’anthroposophie d’installer de manière masquée des croyances ésotériques pouvant être le support de dérives sectaires. « La confusion entre histoire et mythologie, entre connaissances et récits mythiques, est permanente.” (extrait d’un rapport d’inspection cité lors de cette intervention).
Monsieur le Préfet Christian Gravel, président de la Miviludes a clôturé l’évènement en réaffirmant les liens étroits avec les associations, et en particulier le Centre Contre les Manipulations Mentales et en rassurant sur l’implication totale et continue de la Miviludes sous sa forme actuelle. Il souligne une croissance exponentielle des saisines dans le contexte actuel de crise sanitaire et de crise climatique (plus de 4.000 saisines annuelles vs. 3.000 l’année précédente), et deux recrutements récents venus renforcer les effectifs, dont plusieurs étaient présents. “Nous sommes là et nous n’avons pas vocation à disparaître.” “Il y a une volonté politique forte qui est incarnée par Madame Sonia Backès. » Madame Sonia Backès est secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté. A ce titre, elle contribue, entre autres, à la prévention de la délinquance, de la radicalisation et la lutte contre les dérives sectaires.
Le président du CCMM National, Francis Auzeville, a présenté en avant-première l’enquête de victimisation « Le psycho-spirituel mis à nu » destinée à alerter les autorités tant ecclésiales qu’étatiques, ainsi que le grand public, des dangers relatifs aux thérapies psycho-spiritiuelles. L’actualité récente de l’exhumation de « la petite cathy », dont la soeur était présente pour dénoncer le camouflage d’un suicide en décès mystique, nous rappelle jusqu’ou ces dérives peuvent mener.
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