PARIS, 11 nov 2011 (AFP) – « Plusieurs parlementaires ont également apporté un soutien à notre démarche, or, que je sache, l’extrême droite ne dispose d’aucun député, d’aucun sénateur en France », dit à l’AFP le secrétaire général de Civitas Alain Escada.
« Aujourd’hui, notre réseau d’influence nous permet d’atteindre des milieux chrétiens très divers, bien au-delà de la caricature que certains médias voudraient propager de nous », poursuit Alain Escada.
Son groupe est un héritier direct de la « Cité catholique », fondée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, par Jean Ousset, disciple de Charles Maurras, théoricien du nationalisme intégral et directeur du journal L’Action française, fer de lance du mouvement éponyme.
En 1960, les évêques de France mettent en garde contre les « dangers » de la Cité catholique dont l’influence est grande dans l’armée, notamment en Algérie où « Verbe », la revue de ce mouvement, justifie la torture afin de défendre « l’Occident chrétien contre la subversion communiste ».
Jean Ousset est également très lié à Mgr Marcel Lefebvre (qui a préfacé son livre « Pour qu’Il règne », bréviaire des milieux catholiques traditionalistes) et qui fondera en 1970 la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, résolument hostile au Concile Vatican II (1962-1965). Il s’en sépare, après avoir refusé de se prononcer sur les questions liturgiques.
Après le schisme de 1988, qui marque l’excommunication par le Vatican de Mgr Lefebvre et des quatre évêques qu’il a ordonnés, la Cité catholique éclate en deux mouvements : Ichtus et Civitas. Celui-ci entre dans l’orbite de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, tout en récusant le terme d’ »intégriste ».
L’institut Civitas s’était fait remarquer au printemps dernier pour son action spectaculaire contre l’exposition, à Avignon, de Piss Christ, la photo d’un crucifix plongé dans de l’urine, de Andres Serrano. Ses militants se sont ensuite mobilisés contre la pièce « Sur le concept du visage du fils de Dieu », présentée à Paris puis à Rennes.
Pour Civitas, « le système politique actuel rejette toute idée de référence officielle à Dieu et exclut tout individu qui se prévaudrait de ces idées. Aussi le rétablissement d’un ordre chrétien est-il un travail de longue haleine qui doit être mené davantage par des groupes constitués que par des personnes isolées ».
Pour mener à bien cette reconquête, l’Institut Civitas, composé d’une dizaine de laïcs, dispense une formation doctrinale et politique, s’appuie sur des cercles répartis dans toute la France et sur des oeuvres parallèles, spécialisées dans un domaine particulier (entreprise, vie locale…).
Parmi les liens présents sur son site, on peut citer « SOS tout petits » (contre l’avortement), Riposte catholique, « Présent », ou des publications homophobes.
Source : AFP
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