Après la controverse suscitée par l’église montréalaise Parole qui libère, voilà qu’un autre groupe religieux fait parler de lui pour les mauvaises raisons.
À la mi-janvier, Patrick Isaac, pasteur de l’église montréalaise Parole qui libère, a été pointé du doigt pour les fortes sommes d’argent qu’il réclamerait à ses fidèles et le climat de peur qu’il aurait instauré au sein de sa congrégation. Un mois plus tard, un autre groupe religieux est sur la sellette.
Église ou secte?
L’Église biblique baptiste métropolitaine sud située à St-Hubert est dirigée depuis 1982 par le pasteur Mario Monette qui s’inspire très librement des écrits religieux.
Plusieurs personnes ayant fréquenté cette église au cours des dernières années dénoncent les pratiques du pasteur qui se considère comme «l’homme de Dieu». Selon les allégations de ces anciens fidèles, cette église aurait toutes les allures d’une secte.
Deux témoignages
En entrevue avec Paul Arcand mercredi matin, Paul-Émile Monette et Pierre Gamelin ont raconté leur expérience au sein de cette église.
- Monette est le fils du pasteur Mario Monette et a quitté l’église il y a maintenant 13 ans. Il avait 17 ans à l’époque.
Quant à M. Gamelin qui est un homme d’affaires, il est marié avec l’une des filles du pasteur Monette. Il a passé 31 ans de sa vie au sein de l’église, mais en est sorti il y a deux ans seulement.
Selon les allégations des deux hommes, les fidèles sont encouragés à couper tous les liens avec amis et membres de leur famille qui ne font pas partie de l’église.
Chaque semaine, ils doivent faire don à l’église de l’équivalent de 10% de leur salaire brut.
On privilégie également la correction physique des enfants lorsqu’ils ne se soumettent pas aux règles. D’ailleurs, la Directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie confirme que l’organisme fait actuellement des vérifications à la suite de plaintes.
«Mon père et ma mère nous battaient régulièrement, moi et mes frères et soeurs. On passait dans une pièce et on recevait 10 coups de bâtons de bois franc chacun. On passait plusieurs tours chaque. J’avais cinq ans et je me souviens qu’on a arrêté de compter les coups à 80», a indiqué M. Monette.
«Tout ce qu’on veut faire dans notre vie, que ce soit s’acheter une maison ou une auto, il nous dit qu’il faut consulter Dieu. Et ça, ça ne veut pas dire de prier Dieu, mais d’aller dans son bureau et lui demander la permission», a raconté M. Gamelin.
Emprise psychologique
Selon les deux anciens fidèles, le pasteur Monette entretient une emprise psychologique sur ses fidèles en leur répétant que toute personne qui décide de quitter l’église «n’est pas sauvée par Dieu» et qu’elle brûlera en Enfer !
«Je n’étais pas un »yes man ». Je n’étais pas toujours d’accord avec le pasteur. Mais t’as pas le choix de faire comme il dit ou il pense, sinon il va t’humilier devant l’assemblée. J’ai été noté plusieurs fois. Être noté, ça veut dire que tu viens à l’église et que personne ne te parle», a confié M. Gamelin.
Écoutez l’intégral de l’entrevue avec les deux anciens fidèles:
http://985fm.ca/nouvelles/faits-divers/83100
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