La communauté bouddhiste Ogyen Kunsang Choling (OKC) a comparu ses derniers jours devant la cour d’appel de Bruxelles. Son maître spirituel Robert Spatz et d’autres membres d’OKC y sont poursuivis des délits financiers, des infractions à la législation du travail mais aussi pour des faits de prise en otage d’enfants. Spatz est également prévenu pour abus sexuels sur des filles et des femmes qui faisaient partie de l’OKC.
Ce vendredi, l’une des membres de la communauté a minimisé son rôle dans la gestion des biens d’OKC. « Vous êtes devenue en 1993 l’une des actionnaires d’une société offshore, à Malte, propriétaire de deux bateaux. Cette société, Robert Spatz l’avait constituée en 1981. À quoi ces bateaux servaient-ils ? Était-ce pour la communauté ? », a questionné le président.
Des armes sur les bateaux
« La société avait été créée uniquement dans le but d’enregistrer les bateaux. Ceux-ci n’étaient pas un bien de la communauté mais ils servaient aux enseignements et à faire des offrandes en mer, selon des principes du bouddhisme tibétain », a-t-elle répondu.
« Il y a beaucoup de mers au Tibet ? », l’a encore interrogé le magistrat, ce à quoi elle n’a pas pu répondre. L’affaire vieille de 20 ans avait fait grand bruit lors du premier procès qui s’est tenu en 2016.
À peu de chose près, Robert Spatz a failli répondre aux questions du tribunal par vidéoconférence, car le gourou se prétendait trop malade pour quitter sa retraite de Malaga en Espagne. Cela aurait constitué une première judiciaire en Belgique, si finalement la demande n’avait pas été refusée. Le gourou n’est pas présent devant la cour d’appel.
Fondée en 1972
Lors de l’interrogatoire vendredi, il a aussi été question d’armes à feu retrouvées en 1995 sur les bateaux de Robert Spatz et dans les immeubles de ce dernier et de l’OKC.
Cette communauté avait été fondée à Bruxelles en 1972.
Entre les années 1980 et 2000, les enfants issus de couple de la communauté étaient envoyés dans des propriétés au Portugal et en France.
Certains disent y avoir subi des actes de violence. Pendant ce temps, les parents travaillaient à Bruxelles dans des établissements de l’OKC sans être payés, selon l’enquête.
La Capitale
L’ACTU DE BRUXELLES
le 23/02/2018