François Devaux- LyonMag
Alors que le jugement du procès Barbarin sera annoncé ce jeudi, le film Grâce à Dieu joue déjà un rôle important sur la libération de la parole.
« Depuis la sortie de Grâce à Dieu je reçois entre cinq à dix appels par jours. Beaucoup de personnes ont envie de témoigner grâce au film. Il a une influence colossale« , assure François Devaux, président de l’association La Parole Libérée, et victime des actes du père Bernard Preynat.
Sorti il y a bientôt deux semaines, le long-métrage de François Ozon a déjà rassemblé plus de 200 000 spectateurs dans les salles de cinéma. Un succès vis-à-vis du grand public, mais aussi envers d’autres personnes, comme des victimes d’agressions sexuelles au sein de l’Eglise, comme l’assure François Devaux : « Je suis débordé. Je reçois énormément d’appels, et pas seulement des victimes du Père Preynat. J’ai peut-être reçu quatre ou cinq appels des victimes de Père Bernard. Les victimes se libèrent enfin, elles se sentent beaucoup plus légitimes. Il y a une vraie reconnaissance de ce qu’elles ont vécues. Ce film a permis de rouvrir les débats« .
Quant à la décision de justice, François Devaux n’ose pas se prononcer. Pour rappel, le procureur de la République n’avait retenu aucune condamnation en janvier dernier contre le cardinal Philippe Barabarin et les autres prévenus. « J’attends une décision motivée de la part du tribunal. Il est là pour appliquer les lois. S’il arrive à des décisions de prescription ou s’il ne retient aucune condamnation, il faudra voir comment il se justifie. Je suis prêt à tout accepter, il faut juste qu’on me l’explique » annonce François Devaux.
Mais si le tribunal correctionnel ne retient aucune peine, il assure que ce ne sera pas une défaite : « Au départ, nous ne sommes pas partis avec l’envie de condamnation mais réellement de prise de conscience générale. Je pense que je ne commenterai même pas la décision, qu’elle soit positive pour nous, ou négative. Ce qui s’est déjà passé est déjà une victoire. On a fait bouger les lois de notre pays(la prescription est passée de 10 ans à 20 ans pour les crimes et les délits, ndlr), ce n’est pas rien !« , conclut-il.
source : lyonmag;com