La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église rend son rapport ce mardi, après avoir recueilli plus de 6.500 témoignages. Les premiers chiffres annoncent déjà l’ampleur du phénomène déjà dénoncé par des associations de victimes ces dernières années.
Près de 3.000 pédocriminels recensés
Les témoignages ont permis de recenser entre 2.900 et 3.000 pédocriminels, qui ont sévi au sein de l’Eglise depuis 1950. Le fruit de centaines d’auditions et de recherches, avec à l’origine un appel aux témoignages.
C’est la Fédération France Victimes et son réseau de 130 associations qui s’est chargée de recevoir les appels des victimes ou de leurs proches.
Après un premier diagnostic, la commission doit également rendre une quarantaine de préconisations pour que la situation change. Du côté des victimes, il y a aussi l’espoir que les réformes qui seront engagées soient contrôlées jusqu’au bout…
L’affaire Preynat avait libéré la parole
Parmi les affaires les plus médiatiques qui avaient éclatées dans la région, on pense bien évidemment à l’affaire Preynat. La Parole Libérée avait révélé les actes pédophiles de l’ancien prêtre, jugé à Lyon et condamné en mars 2020 à cinq ans de prison ferme.
François Devaux, le fondateur de l’association, avait lui-même été victime des actes pédophiles de l’ancien prêtre Bernard Preynat. Face à tous ces nouveaux témoignages, il renouvelle son soutien aux victimes : »Ils sont terribles, ils sont frappants, et tout homme normalement constitué ne peut pas rester insensible. Comment être père quand vous avez été agressé sexuellement ? Comment être homme ? Comment être mari ? Je crois qu’on a identifié tout ça, qu’on a compris l’ampleur des réformes que doit mettre en place cette institution. Il va falloir qu’elle réforme son droit et sa gouvernance, l’interaction avec les laïcs, les femmes… Il y a beaucoup de choses à revoir. Après avoir autant trahi, l’Eglise est-elle capable de porter une telle ambition ? » s’interroge-t-il.
François Devaux espère la tenue d’un Concile, une assemblée des évêques, comme point d’étape aux réformes à venir. Il espère aussi que le modèle de la commission pourra inspirer nos voisins européens, à commencer notamment par l’Italie et l’Espagne.