Sujet délicat que celui de la violence domestique. Mais le dessinateur Halim arrive à le traiter de manière très juste, nous plongeant dans le quotidien d’une fillette maltraitée.
Pas facile de traiter avec justesse de la maltraitance infantile. Pourtant, le dessinateur Halim se saisit avec délicatesse de ce sujet sensible.
Dans sa BD Petite maman, les personnages ne sont ni complètement blancs, ni complètement noirs. Les moments de douceur et de brutalité se succèdent sans crier gare. Et les émotions contradictoires se mélangent dans la tête de la petite Brenda. Parce que « oui, dit-elle. Il arrive qu’on aime les gens qui nous font mal. »
Deux enfants meurent chaque jour de maltraitance
Pensées morbides de la fillette, humiliations quotidiennes, impuissance des institutions… Rien ne nous est épargné. Et tant mieux. La BD veut agir comme un électrochoc pour nous rappeler ce constat alarmant : la maltraitance des enfants touche aujourd’hui près d’un Français sur quatre. Pire : dans notre pays, chaque jour, deux enfants décèdent à la suite d’actes de maltraitance.
Heureusement, tout n’est pas noir dans Petite maman et Halim laisse une large part à l’espoir. L’espoir de pouvoir se reconstruire. Et l’espoir, qu’un jour, le cercle vicieux faisant des victimes de violences de futurs bourreaux se brise.
Modifié le
« Petite maman », Halim, 199 pages, aux éditions Dargaud. 19,99 €.