Yannick N. a été placé en détention provisoire jeudi. Il est soupçonné d’avoir tenu sous sa coupe huit femmes.
Une porte s’entrouvre sur deux femmes et un homme. «Nous n’avons rien à dire», s’excuse timidement une jeune femme d’origine africaine, avant de refermer la porte à clé. L’appartement, au nom de la société Artistes Press, était encore occupé, ce vendredi, alors que le directeur de cette publication, Yannick N., a été placé en détention provisoire, la veille. Ce Congolais de 32 ans est soupçonné d’avoir tenu sous sa coupe huit femmes, chrétiennes évangélistes, dans cet ancien restaurant du centre-ville de Nemours.
Il a été mis en examen pour abus de faiblesse, travail dissimulé et emplois non déclarés. Il lui est aussi reproché des escroqueries, des violences sur personne vulnérable et des dégradations dans une église évangélique des Ulis (Essonne). Yannick N. a été interpellé mardi, en début d’après-midi, en compagnie d’autres occupants du logement. La présence de nombreux policiers, avec véhicules et chiens, a «animé» ce quartier calme. «On pensait à des clandestins ou du travail dissimulé», confie le client du café voisin, en référence aux travaux en cours au rez-de-chaussée de l’immeuble.
«J’ai cru à une affaire de drogue ou à un trafic car la police a pris du matériel informatique. Je n’aurais jamais pensé à une telle histoire», s’étonne une salariée voisine, qui a vu un homme «habillé classe, en costume» et une femme suivre les forces de l’ordre. «Je ne les avais jamais aperçus avant.»
{{Des occupants très discrets}}
«Je ne savais même pas qu’il y avait un logement au-dessus», s’étonne une voisine. La plupart des riverains sont tombés des nus en découvrant l’affaire sur Internet ou dans les journaux. Le directeur de publication œuvrait dans une grande discrétion.
«C’était un homme très calme, très discret, qu’on voyait peu la journée», confirme un voisin. «On les voyait rarement. Si ce n’est un dimanche où j’ai aperçu plusieurs hommes et femmes sortir du bâtiment, je suppose pour aller à l’église, car ils étaient endimanchés et avaient une guitare.»
«Ce monsieur n’était pas un membre régulier de notre église», assure de son côté Dominique Surest, le pasteur de l’Église évangélique de Nemours. «Cette affaire est choquante car elle met en cause les évangélistes», désapprouve-t-il.
source : http://www.leparisien.fr/nemours-77140/nemours-les-voisins-du-gourou-presume-ne-s-etaient-apercus-de-rien-31-03-2017-6814305.php
>Île-de-France & Oise>Seine-et-Marne>Nemours|Pascale De Souza|31 mars 2017, 20h20 | MAJ : 31 mars 2017, 21h29|1