« Sur les 2.500 à 3.000 signalements qui nous sont faits chaque année, explique-t-il, 40% concernent désormais le domaine de la santé, une proportion qui a doublé en trois ans. » Au mieux, précise-t-il, le danger ne relève que de l’escroquerie financière, de la « charlatanerie », avec par exemple la vente à tarifs prohibitifs de produits inoffensifs comme des tisanes miraculeuses qui s’avèrent n’être que du thé ordinaire.
“60% des personnes atteintes d’un cancer font appel à des méthodes complémentaires : il peut s’agir de traitements d’appoint comme l’acupuncture, mais aussi de choses délirantes, comme l’ingestion d’huile essentielle de lin ou même d’urine.”
Parfois, la situation est plus critique pour les adeptes naïfs, notamment lorsque leur gourou leur vend des substances dangereuses qui « rentrent en conflit avec un traitement classique ». Car souvent les victimes qui se laissent prendre au piège de ces sectes axées sur la santé sont des personnes atteintes par la maladie, désireuses de multiplier leurs chances de guérison.
En effet, indique Serge Blisko, « 60% des personnes atteintes d’un cancer font appel à des méthodes complémentaires : il peut s’agir de traitements d’appoint comme l’acupuncture, mais aussi de choses délirantes, comme l’ingestion d’huile essentielle de lin ou même d’urine… Il y a danger lorsque ces méthodes remplacent les traitements éprouvés. Il existe ainsi tout un courant qui prétend guérir le cancer par la psychologie et exclut tout recours à la médecine conventionnelle ».
“Il y a danger lorsque ces méthodes remplacent les traitements éprouvés. Il existe ainsi tout un courant qui prétend guérir le cancer par la psychologie et exclut tout recours à la médecine conventionnelle.”
Justement, grâce aux progrès de la médecine traditionnelle, les malades atteints de cancer tendent à vivre plus longtemps, sans pour autant être guéris. De fait, pour ces personnes, l’angoisse dure davantage, « ce qui génère un véritable marché dont on peine à mesurer le poids économique… » Surtout qu’il y a aujourd’hui en France entre dix et quinze millions de personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD).
Mieux vaut également se méfier des psychothérapeutes qui viennent à vous spontanément, comme ce fut le cas pour les victimes après les attentats de novembre. « Si la profession de psychothérapeute est encadrée depuis 2010, signale Serge Blisko, beaucoup continuent d’exercer hors cadre : on en dénombre, dans l’annuaire, près de 800 rien qu’à Paris ! »
Par conséquent, conseille le président de la Miviludes, avant de consulter n’importe quel prétendu spécialiste, « il faut absolument interroger les agences régionales de santé qui disposent des listes des praticiens en règle. » La vigilance est nécessaire, car nul n’est à l’abri, quels que soient son origine sociale et son âge.
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L’Association des petites villes de France (APVF) a lancé hier « un nouveau cri d’alarme face à la progression des déserts médicaux », indique la Croix (page 7). En effet, en dépit de ses précédentes alertes, l’association continue de déplorer la paralysie de la situation et constate, au contraire, « une fragilisation de plus en plus forte de l’offre de soins, que ce soit en zone rurale ou péri-urbaine ».
Certes, elle admet que « 95% des Français se trouvent à moins de quinze minutes d’un médecin de famille », comme l’a montré une récente étude ministérielle. Cependant, souligne l’APVF, « les 5% restant rencontrent d’importants problèmes d’accessibilité ». Sans parler de la surcharge de travail des médecins qui exercent seuls dans leur commune, et de l’absence de spécialiste dans certaines zones, absence qui oblige les habitants à se déplacer parfois à 80 kilomètres de leur domicile pour un simple examen oculaire.
« L’effet ciseau » est un autre problème soulevé par l’association. Par cette expression, il faut comprendre les coupes auxquelles procèdent les autorités de santé par souci d’économie. « C’est très important d’avoir un hôpital avec beaucoup de services, déclare Nathalie Nieson, députée et maire (PS) de Bourg-de-Péage (Drôme), et présidente de la commission Santé de l’APVF. C’est un facteur d’attractivité pour attirer des médecins libéraux. Et quand une commune voit fermer son service d’urgence ou de chirurgie, cela a aussi un effet délétère sur l’offre de soins en médecine de ville. »
Pour elle, « il faudra bien en arriver un jour à des mesures plus coercitives sur l’installation des médecins libéraux. On ne pourra pas éternellement laisser les jeunes médecins exercer là où ils veulent et l’offre de soins se vider sur une grande partie du territoire ».
source : mutualite.fr