Dans les écoles Steiner-Waldorf, on célèbre un nombre très important de « fêtes » : Saint-Michel, Saint-Jean, Avent, Noël, etc. Mais pas la Fête des Mères ! Que ce soit dans les « Petites classes » ou au « Jardin d’enfants », il est quasiment impossible de trouver trace d’une préparation de cette fête. Si je veux me souvenir d’un moment de ma vie où j’ai eu l’occasion de préparer cette fête dans le contexte scolaire, par exemple en confectionnant avec la Maîtresse un cadeau qu’il s’agissait d’offrir ensuite à ma mère, je dois remonter aux années où j’étais dans une Maternelle de l’Éducation Nationale. Par contre, les enfants scolarisés dans une école Steiner-Waldorf ne font rien de semblable. Pire encore, tout semble fait pour occulter dans l’esprit des enfants l’existence même de cette fête. On fait comme si elle n’existait pas et, si les enfants évoquent son existence, le professeur Steiner-Waldorf ne se prive jamais d’afficher son mépris à l’égard de cette célébration, faisant ainsi bien comprendre aux enfants dont il a la charge ce qu’ils doivent en penser. Comment comprendre cette manière d’agir ?
A mon sens, il y a une raison cachée à cette occultation volontaire de la Fête des Mères dans les écoles Steiner-Waldorf. Ces écoles ont en effet la volonté de se substituer aux parents dans leur rôle éducatif et affectif. Les professeurs Steiner-Waldorf veulent que leur institution devienne la « Mère » des enfants dont ils ont la charge. Pour cela, un travail de suggestion et de manipulation mentale est entrepris auprès des parents comme des enfants afin de leur donner ce sentiment, dès le plus jeune âge pour ce qui concerne les enfants. Les professeurs Steiner-Waldorf feront ainsi comprendre aux parents qu’ils savent mieux qu’eux ce qui est bon pour leurs enfants, dans tout les domaines de la vie, même ceux qui ne concernent pas simplement le domaine scolaire proprement dit. Les parents qui croient ce genre de discours se désinvestiront ainsi partiellement ou totalement de leur rôle éducatif, au profit de l’école, qui s’en emparera volontiers, afin d’avoir ainsi une emprise sur l’esprit de certains enfants. Quant aux enfants, on leur fera comprendre de manière très subtile que leurs professeurs sont pour eux « comme des mamans » ou « comme des papas ». Cette subtilité ne se manifeste pas que dans les discours et les insinuations, mais également dans les gestes, comme le fait de se permettre des caresses, des bisous, des embrassades, des câlins, des massages, des incitations aux confidences, etc.
En dernier ressort, les enfants sont amenés à croire et à éprouver que c’est l’école Steiner-Waldorf elle-même, en tant qu’institution, qui est comme une « Mère spirituelle » pour eux. Rudolf Steiner a en effet stipulé clairement qu’il fallait mettre dans les salles de classes des « Petites classes » (du Jardin d’Enfants à la « 4ème »), une reproduction de la Madone du peintre Raphaël. Cette image redondante a une fonction manipulatoire : faire comprendre aux élèves qu’ils sont eux-mêmes comme l’enfant de cette fresque, c’est-à-dire sur les genoux de leur mère… qui n’est autre que l’école elle-même !
De ce fait, l’école Steiner-Waldorf atteint l’objectif qui est le sien, à savoir de distendre autant qu’elle le peut les liens affectifs et charnels qui existent naturellement entre les parents et leurs enfants. Les enfants considèrent ainsi que leurs professeurs et leur école sont autant – sinon davantage – leurs parents que leurs parents véritables. Quand aux parents, ils laissent ce processus se mettre en place, sans se rendre compte de sa gravité, car ils ont été persuadés qu’il s’agissait de quelque chose de bénéfique pour leur progéniture. Ainsi se crée, à des degrés d’intensité divers, ce qu’il faut bien appeler une situation d’emprise mentale et affective.
On peut donc comprendre pourquoi les écoles Steiner-Waldorf font tout pour passer sous silence la Fête des Mères. Et pourquoi il n’est pas question de la préparer au sein de leurs institutions, contrairement à ce qui se pratique dans la plupart des écoles et Maternelles de France, ou d’ailleurs. En effet, la Fête des Mères est la célébration d’un lien sacré que précisément les écoles Steiner-Waldorf cherchent à détruire, ou du moins à réduire autant qu’elles le peuvent. Car faire en sorte que certains enfants deviennent des « enfants sans parents » est le meilleur moyen pour elles de s’emparer à leur profit de ceux dont elles seront parvenus à rompre le lien naturel avec leurs parents. Ces derniers deviendront ainsi plus tard, comme ce fut mon cas, d’excellentes recrues pour l’Anthroposophie. Car il est dans la nature d’une dérive sectaire que de tout faire pour rompre ainsi les liens du sang, afin d’en reconstituer de factices permettant de donner naissance à un monde à part. L’aboutissement ultime de ce processus est visible dans l’École de Science de l’Esprit de la Société Anthroposophique, dont les membres s’appellent eux-mêmes entre eux des « frères » et des « sœurs ». Ainsi, du Jardin d’Enfants Steiner-Waldorf à cette École de Science de l’Esprit, c’est une même logique qui est à l’œuvre : celle de la destruction des liens de la famille, afin de pouvoir faire grossir la « famille anthroposophique » !
Source : voir sur le blog de Grégoire Perra
Article relayé par le Service de documentation de L’UNADFI