(Trois-Rivières) La poursuite civile de 80 000 $ intentée par des membres du Mouvement raëlien contre l’Université du Québec à Trois-Rivières va bientôt franchir une nouvelle étape.
On sait que cinq membres du Mouvement raëlien, soit Alain Gauthier, Sylvie Chabot, Sylvie Tremblay Damien Francoeur et Rodolf Samson, réclament la somme totale de 80 000 $ à l’UQTR et à Yves Gabias, directeur du service de l’équipement, pour atteinte à la dignité, les inconvénients subis et les dommages exemplaires.
La poursuite fait suite à leur expulsion des locaux de l’UQTR en 2006 après qu’ils eurent installé un stand, près de la cafétéria, pour tenir une collecte de fonds au profit de l’organisme Clitoraid. Il s’agit d’un organisme sans but lucratif supporté par les Raëliens qui vise à aider les femmes excisées en Afrique.
Ils soutiennent donc qu’Alain Gauthier, alors un étudiant de l’UQTR, avait formulé une demande en bonne et due forme à la direction du service des équipements de l’UQTR afin de se voir octroyer un espace en vue d’installer un kiosque pour une collecte de fonds au profit de Clitoraid. La demande a été acceptée et confirmée. Le 4 décembre, il s’est présenté comme prévu à l’espace qui lui était réservé en compagnie des quatre autres membres du Mouvement raëlien.
Or, au début de l’après-midi, la direction du service des équipements les a informés que leur droit de tenir un kiosque avait été retiré en raison de leur appartenance au Mouvement raëlien. On leur reprochait non seulement d’avoir omis de mentionner ce détail lors de la demande mais également d’avoir fait une fausse représentation en invoquant la collecte de fonds pour Clitoraid.
Dans la requête introductive d’instance, on précise d’ailleurs que l’UQTR et Yves Gabias ont adopté un comportement fautif et discriminatoire à l’égard des demandeurs. Ils estiment n’avoir contrevenu à aucun règlement et s’en être tenus à l’activité qu’ils avaient annoncée, soit la collecte de fonds. S’ils n’avaient pas été Raëliens, ils prétendent qu’ils auraient pu poursuivre leurs activités.
«Les autorités universitaires ont agi impulsivement et sous le coup de leurs préjugés en présumant que la présence des membres de l’église raëlienne ne pouvait découler de motivations nobles et sérieuses mais seulement d’une volonté cachée de prosélytisme», peut-on lire.
Ils réclament donc chacun 16 000 $, soit 10 000 $ pour atteinte à leur dignité, 1000 $ pour les inconvénients et 5000 $ pour les dommages exemplaires.
Rappelons que le 22 mars 2007, ils avaient déposé une plainte à la Commission des droits de la personne et la jeunesse du Québec. Le 21 décembre 2009, ils avaient été informés que celle-ci était rejetée et que le dossier était fermé.
Hier, tant le Mouvement raëlien, Me Julius Grey que l’UQTR ont refusé de commenter le dossier étant donné les procédures judiciaires qui sont en cours.
le 24 août 2013
par NANCY MASSICOTTE
Le Nouvelliste
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