Installés sur un morne, dans la campagne de Mare-Gaillard, sept femmes et deux enfants vivent en autarcie. Selon Heptsiba (1), la première à investir les lieux, elle aurait eu une révélation lui indiquant l’emplacement de la nouvelle communauté à créer. Elles y seraient depuis 8 ans.
Sur les hauteurs de Mare-Gaillard, au Gosier, vivent sept femmes et deux enfants isolés du monde. Elles affirment être les messagères de bonnes nouvelles et prétendent avoir eu une révélation. Cette communauté s’est formée il y a 8 ans, à l’initiative d’Heptsiba (nom qu’elle s’est choisi), qui est la première à avoir décidé de se retirer du monde et de ses tumultes. Elle est âgée aujourd’hui de 56 ans. C’est elle qui aurait eu un contact avec l’au-delà. Avant, elle menait une existence normale au milieu des siens. Infirmière de profession, elle avait un mari et a mis au monde trois enfants, aujourd’hui, adultes. Selon elle, des événements de la vie sont à l’origine de son choix de changer radicalement de mode de vie pour se consacrer totalement à Dieu. « Toute jeune, j’ai toujours été attirée par les choses de Dieu. À l’âge de 43 ans, j’ai eu un cancer des deux seins. Alors que tous les médecins me disaient condamnée, j’ai fait cette promesse à Dieu : « si tu me guéris, je te servirai tous les jours de ma vie. C’est donc pour cela que je respecte mon engagement depuis 8 ans avec joie » , explique-t-elle.
LA COMMUNAUTÉ NE VIVRAIT QUE DE DONS
À la croire, elle aurait respecté à la lettre les indications du message qu’elle a reçu. C’est-à-dire s’installer sur une montagne (la montagne de Sion) et construire une arche semblable à celle de Noë. « Je ne fais rien si je ne reçois pas la révélation de Dieu. Il m’a indiqué comment construire l’arche sur la montagne de Sion en utilisant deux containers de 6 mètres, agencés de façon à ce que ce soit fonctionnel. De la même façon qu’il y a eu 8 personnes dans l’arche de Noë, il y a 9 personnes dans l’arche Heptsiba. La seule différence est que la nôtre est composée de 7 femmes et deux enfants » .
Propos auxquels Maraî, une autre habitante du morne, s’associe. À les entendre, il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’elles ne soient que des femmes. « À l’exemple de Jésus-Christ de Nazareth qui n’avait que des hommes autour de lui. Cependant, il y a quelques hommes qui viennent mais ils n’habitent pas sur la montagne. Ils viennent à la prière, participent à la vie de la montagne de Sion. C’est Dieu qui l’a décidé ainsi. » La communauté s’est formée au fil du temps, au fil des visites reçues dans cette campagne perdue. « Après avoir organisé plusieurs veillées de prière et des réunions sur la montagne de Sion, le bouche-à-oreille a fonctionné. J’ai ainsi rencontré les autres messagères de bonne nouvelle. » . Voilà donc bientôt un an qu’elles vivent en communauté. C’est de ces hauteurs de Mare-Gaillard, qu’Heptsiba aurait reçu une révélation lui disant que ce sont les îles de Guadeloupe qui sauveront le monde. Heptsiba et ses six condisciples disent mener une vie de prière. « Dès 4 heures du matin, nous nous réunissons pour prier puis nous recevons le peuple de Dieu pendant la journée. Le jeudi après-midi et le samedi matin, nous jardinons. Cependant, si le peuple de Dieu se présente, nous sommes toujours disponibles pour les recevoir dans la prière. Je dis bien dans la prière « pas nou pa gadé zafé a pon moun (rires) Ni dé moun ka vin é ki ka di nou, nou pòkò ka palé pas zò pòkò di nou konmen lajan sa ké fè » , poursuit la femme. Selon elle, la communauté ne vivrait que de dons et de la récolte de leur jardin. « Nous vivons uniquement de dons. Nous avons notre jardin, si on moun ni ziyanm i ka ban nou ziyanm, si i ni koko, i ka ban nou koko et si i ni bannann i ka ban nou bannan. » . Une vie de recluses qui ne s’apparenterait pas à une existence sectaire, d’après Hept-siba. « Car l’apôtre Paul, on lui a bien dit qu’il faisait partie d’une secte, cependant il était dans l’Eglise de Jésus-Christ de Nazareth. »
(1) Ce nom signifierait « En elle, mon plaisir »
– ELLE A DIT Maraî, une des condisciples : « J’ai entendu l’appel de Dieu »
« Ma famille croit en ma vie spirituelle. Un jour, j’ai entendu l’appel de Dieu que j’ai toujours aimé. Afin de le connaître, je suis resté à son écoute en lisant la sainte bible. Il me dirigeait vers des assemblées, des lieux de prière, ensuite j’ai entendu sa voix qui m’a demandé d’aller sur la montagne de Sion où je suis depuis 7 ans. Nous sommes sur le terrain, les messagères de bonne nouvelle. Le 4 juin, nous avons fait parvenir au président de la République, une demande d’abrogation de la loi Taubira concernant le mariage de deux personnes du même sexe. Nous avons envoyé une copie à Victorin Lurel et à tous les maires des Îles de Guadeloupe. Dieu leur demande de ne pas franchir la ligne rouge en célébrant de tel mariages. »
source :http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/societe/sept-femmes-vivent-recluses-sur-les-hauteurs-de-mare-gaillard-225849.php
Christopher JACOBIN Mercredi 17 juillet 2013