Mise en garde: l’ayahuasca ou Yagé est un breuvage à base de lianes consommé traditionnellement par les chamanes des tribus indiennes d’Amazonie, utilisé pour sa capacité curative associée aux croyances et pratiques locales.
Le terme Ayahuasca vient du Quechua et est formé de l’agglutination de aya et huaska. Il est traduit ordinairement par liane des esprits, liane des morts ou liane des âmes.
Dans diverses communautés indigènes amazoniennes, l’ayahuasca est traditionnellement utilisé pour entrer en transe dans un but divinatoire ou comme outil thérapeutique et comme puissant outil de purification lors de rituels de guérison sacrés. Cette boisson semble être consommée depuis 4 000 à 5 000 ans.
Dans un contexte traditionnel, l’ayahuasca est une décoction préparée à partir de l’écorce et des tiges d’une liane du genreBanisteriopsis et d’un additif nécessaire pour l’effet psychotrope. La composition du breuvage varie grandement selon les groupes ethniques.
L’ingestion d’ayahuasca qui est purgatif et hallucinogène entraîne une sorte d’ébriété (mareacion), avec des nausées et vomissements. En raison de son amertume, l’écorce fraîche est parfois chiquée ou réduite en poudre pour être prisée comme c’est le cas dans certaines parties de l’Orénoque. La prise de la plante se fait dans un cadre rituel, de préférence dirigé et contrôlé par un chaman. Lorsque l’ayahuasca est consommé en groupe dans un rituel, les vomissements sont considérés comme faisant partie de l’expérience.
Les effets apparaissent rapidement après ingestion (à partir de 30 minutes) et se poursuivent pendant plusieurs heures. On distingue deux types d’effets : les effets psychotropes centraux et les effets périphériques.
MALGRÉ QUE WIKIPEDIA NE SIGNALE AUCUN ACCIDENT, PLUSIEURS MORTS SONT A DÉPLORER DONT UN AU MOIS D’AOÛT 2012.
De nombreux touristes partent en Amazonie et souhaitent « goûter » ce breuvage. Certains locaux mal intentionnés se font passer pour des chamanes, des gourous soignant les maux des âmes et du corps. Il existe même des organisations via internet qui proposent des stages sur la pratique des chamanes et autres sorciers ou stupidités similaires, utilisant certains produits halucinogenes entres autres, et qui mettent la vie en danger. D’autres proposent une « cure » pour arrêter la drogue ou l’alcool.
Dernièrement, au Pérou, un soit disant guérisseur s’est trompé dans les doses d’ Ayahuasca administrées pour une action de purification ce qui a entraîné la mort de Kyle Nolan, 18 ans, venu chercher » un nouveau départ « .
Kyle Nolan
Le chaman péruvien a avoué avoir enterré le corps du après sa mort dans un champ à proximité de cultures. Il a ensuite tranquillement signalé sa disparition.
Une touriste française de 43 ans est morte au Pérou. Son décès serait lié à une perte de connaissance après une expérience mystique chamanique, comprenant l’ingestion d’une boisson à base d’ayahuasca, une liane amazonienne aux pouvoirs purgatifs et hallucinogènes..Le fait s’est produit au Centre Touristique de Rehabilitation El Convento, situé dans les environs immédiats de la route Tarapoto-Yurimaguas, dans le district de Pongo de Cainarachi, province de Lamas. L’endroit est très connu parce qu’il reçoit régulièrement des visiteurs étrangers qui arrivent avec le but de connaître les propriétés de la plante, ainsi que pour participer à des sessions de chamanisme afin de purifier leurs âmes.
Sa «prise peut se « révéler particulièrement violente », un douloureux « voyage » sur soi-même (avec vomissements, convulsions physiques, profonde détresse mentale…) même lorsque cette substance est absorbée dans de « bonnes conditions », c’est-à-dire sous la surveillance d’un chaman expérimenté», écrit la Miviludes.
Si la Miviludes reconnaît à l’ayahuasca des «fins thrapeutiques» ou une «finalité sociale et sociologique» chez les tribus amazoniennes, elle souligne qu’une consommation moderne «paraît très éloignée de l’essence même et des racines profondes du chamanisme traditionnel».
Des précédents inquiétants:
Selon les autorités françaises, des centres qui proposent des stages chamaniques se sont développés au Pérou, notamment chez les tribus Yagua ou Shipibo et au Nord-Ouest, dans un triangle délimité par les villes de Tarapoto, Pucallpa et Iquitos ainsi qu’en Guyane. «Certains de ces centres qui ont des relais en France fonctionnent comme des « communautés thérapeutiques » qui vont confier l’organisation de leurs voyages à des agences spécialisées dans le « tourisme spirituel ».» Mais, met en garde la Miviludes, «aucun contrôle médical et aucun soutien psychologique ne sont en général prévus pendant ces « retraites »». La plus grande prudence s’impose donc.
Selon Le Parisien, un Argentin ayant fait une surdose s’était suicidé il y a trois mois en se plantant un couteau dans la poitrine tandis qu’en Equateur, en 2006, deux Italiens avaient disparu après avoir ingéré de l’ayahuasca. Ils avaient été retrouvés découpés en morceaux dans un fleuve.
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MORT SOUS AYAHUASCA : QUAND LE CHAMANISME EMPORTE SES ADEPTES
par Adeline FLEURY
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De nombreux Français goûtent au plaisir de l »ayahuasca ».
Fabrice Champion, fondateur des Arts Sauts, en est mort au Pérou,
dans le centre Anaconda Cósmica alias Espíritu de Anaconda.
Il voulait faire un voyage intérieur, il n’en est jamais revenu. Fabrice Champion, 39 ans, est décédé le 26 novembre près d’Iquitos, au Pérou. Son corps a été retrouvé dans unemaloca, grande hutte communautaire où les indigènes s’adonnent à des rites chamaniques. La veille, le cofondateur de la compagnie d’acrobates les Arts Sauts avait participé à une cérémonie d’initiation à l’ayahuasca, une décoction à base d’une liane amazonienne à laquelle les indigènes prêtent des vertus curatives.
Tétraplégique depuis un accident de trapèze en 2004, Fabrice Champion, bouddhiste depuis l’âge de 19 ans, devait rester un mois au centre de médecine traditionnelle Anaconda Cósmica; selon des proches, le but de ce voyage était de retrouver de l’énergie avant de débuter un spectacle en février.
Comme Fabrice Champion, nombre de Français se rendent au Pérou pour effectuer des séjours chamaniques et boire de l’ayahuasca. Un engouement qui s’est accentué en 2004 avec la sortie du film Blueberry, de Jan Kounen. On y voit Vincent Cassel en proie à une série d’hallucinations terrifiantes après avoir pris le breuvage. La même année, le réalisateur racontait dans le documentaire D’autres mondes les visions obsessionnelles – serpents enroulés, crocodiles, jaguars – qu’il a eues lors de séjours au centre Espiritu de Anaconda (ancien nom de Anaconda Cósmica) et comment la plante psychotrope et le passage par des états de conscience altérée lui ont permis de mieux se comprendre.
Dès lors, des tour-opérateurs ont surfé sur la vague chamanique. Ainsi, à Iquitos, des centaines de petites agences de voyage proposent, pour 150 euros en moyenne, des packages découverte de la forêt amazonienne : rencontre avec des indigènes et initiation à l’ayahuasca. Julia, publicitaire de 27 ans, en a fait les frais: « J’étais avec mon guide d’Iquitos, j’avais envie de me faire un trip, il m’a emmenée dans la forêt rencontrer un vieil homme qui m’a donné une boisson verte et qui nous a laissés. D’abord, je n’ai rien senti, puis, sur le chemin du retour, j’ai eu des suées, des visions plus fortes qu’avec un champignon hallucinogène. J’ai eu très froid et j’ai vomi pendant des heures. Je n’ai pas aimé cette expérience et j’ai vraiment des doutes sur le chamane que j’ai rencontré. »
Christophe Madrona, astrologue, accompagne depuis cinq ans des Français au centre Anaconda Cósmica. Lors de son dernier séjour, il a croisé Fabrice Champion et affirme que celui-ci, venu seul à Iquitos, n’était pas bien préparé au rituel de l’ayahuasca. « Avant de partir, j’essaie de faire prendre conscience aux gens que l’ayahuasca n’est pas une substance anodine, qu’il faut préparer son corps, commencer une diète alimentaire avant le départ, et arrêter tout traitement médical. Les chamanes, les curanderos, ne connaissent pas les interactions entre les médicaments occidentaux et l’ayahuasca. »
Des ateliers chamaniques clandestins en France
Depuis le décès, en août 2011, d’une Française de 43 ans au centre « écotouristique » Sachawawa, à Tarapoto, au nord-est du Pérou, l’ambassade de France à Lima met en garde les voyageurs, sur son site Web, contre la consommation de la plante. « L’usage de l’ayahuasca peut avoir des conséquences médicales graves, susceptibles d’entraîner la mort. La maîtrise du processus d’initiation au chamanisme n’est nullement contrôlée », prévient le porte-parole de l’ambassade qui déplore que certains touristes ne fassent le voyage que dans « le but de prendre une plante pour planer et avoir des visions. »
En France, l’ayahuasca est inscrite au registre des stupéfiants depuis 2007. « Ce qui n’empêche en rien des pseudo-thérapeutes d’organiser des ateliers chamaniques clandestins », pointe Guy Rouquet, président de Psychothérapie vigilance, association de lutte contre les dérives sectaires. « Il est facile de se procurer la plante, reconnaît un organisateur de week-ends chamaniques en Ardèche. Moi, je me fournis en Espagne ou au Portugal, où la plante est en vente libre. Pas besoin d’aller jusqu’au Pérou… »
Source : Mediapart
24 septembre 2012
Par Caro Nashoba