BORDEAUX, 26 sept 2012 (AFP) – « Arrêtez de saouler le tribunal par des phrases et des phrases sans que nous puissions prendre de notes! » : Thierry Tilly, jugé pour la ruine d’une riche famille, a continué mercredi à débiter à haut débit sa version de l’affaire, épuisant jusqu’à la présidente du tribunal correctionnel de Bordeaux.
« Le tribunal est limité, il ne peut pas aller aussi vite que vous », a plusieurs fois lancé Marie-Elisabeth Bancal à Thierry Tilly, toujours aussi prolixe.
{{Me David a été critiqué par des avocats pour avoir été sans réaction devant les de Védrines, « reclus sur des paillasses » dans leur château du Lot-et-Garonne. « Si j’étais intervenu ça n’aurait rien changé, puisqu’ils étaient déjà sous influence », a-t-il observé.}}
Il a lui-même perdu de l’argent avec le prévenu, et estime « devoir à son épouse, qui a le bon sens paysan, que Thierry Tilly n’ait pas mis les pieds dans (ses) affaires ».
M. Tilly a continué à répondre aux questions de Mme Bancal avec un luxe de détails fantaisistes et une agilité confondants. Sa défense consiste majoritairement à indiquer que l’argent que lui donnaient les Védrines correspondait essentiellement à l’achat de lots immobiliers dans les Alpes.
Il admet aussi avoir chargé les petits-enfants alors adolescents, qui vivaient comme lui en Angleterre en 2003, d’apporter à Paris des dizaines d’enveloppes d’argent pour Jacques Gonzalez, le co-prévenu qui viendra lundi, président d’une « Blue Light Foundation » à but humanitaire dont l’enquête a montré qu’elle lui assurait surtout un train de vie très confortable.
M. Tilly admet avoir « pris en charge des frais privés de M. Gonzalez ». Pourquoi les jeunes gens et pas lui pour ces transports? « J’avais d’autres priorités et les de Védrines voulaient faire des actes de bienfaisance, or mon président pensait qu’il fallait progresser du bas vers le haut, comme dans une entreprise quand on commence par faire des photocopies ».
Suite du procès jeudi matin.
source : AFP