M. Tilly, 48 ans, avait été mis en examen pour escroqueries, extorsion de fonds, abus de faiblesse sur personnes en état de sujétion psychologique ou physique et séquestration accompagnée d’actes de torture ou de barbarie, ce dernier fait étant passible des assises. Il concernait une seule des onze victimes.
Dans son réquisitoire définitif daté du 7 juin, le parquet requiert un renvoi pour abus de faiblesse et, sans doute pour éviter un double procès complexe, une correctionnalisation des faits criminels en « séquestration avec libération volontaire avant le septième jour et violences volontaires sur personne vulnérable, en réunion, avec préméditation ».
Le procès, selon une source proche du dossier, pourrait ainsi commencer devant le tribunal de Bordeaux le 24 septembre.
A partir de 2001, onze membres de la famille de Védrines, alors âgés de 16 à 86 ans, ont vécu dans un incroyable huis clos dans leur demeure de Monflanquin, puis pour certains, à partir de 2008, à Oxford, au Royaume-Uni, à l’instigation de M. Tilly, avant d’être libérés grâce aux démarches d’un avocat de la partie civile en 2009.
En huit ans, ils ont perdu tous leurs biens, quelque 4 millions d’euros. M. Tilly a été arrêté et incarcéré en octobre 2009.
Le parquet a requis aussi le renvoi en correctionnelle pour complicité et recel d’abus de faiblesse d’un de ses proches, Jacques Gonzalez, 65 ans, décrit comme « l’instigateur et le principal bénéficiaire » de la manipulation, mais demandé un non-lieu pour deux autres personnes.
Les experts psychiatres ont décrit M. Tilly comme « un sujet intelligent, doté d’une excellente mémoire, utilisant une technique de manipulation pour submerger l’interlocuteur (…) et le mener où il l’entend ». Ils insistent sur le fait « qu’il s’agit d’une affaire d’emprise mentale », les onze victimes présumées s’étant « retrouvées sous son joug moral ayant abouti à un désastre financier ».
source :21/06/2012 19:29:32 GMT+02:00
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