«Les mesures à apporter touchent aussi les programmes d’intervention. Le problème principal est l’approche utilisée par le centre qui n’est pas scientifiquement reconnue au Québec. On parle entre autres de sevrage à froid, d’absorption de vitamines comme la niacine et l’utilisation de sauna dans le traitement», soutient Marc Lacour, directeur des services sociaux.
«Ces pratiques peuvent représenter un risque de santé et de sécurité des résidents. C’est pourquoi on a émis un avis de relocalisation», ajoute-t-il.
M. Lacour raconte que lorsque les directeurs ont été avisés de la décision de l’Agence, ceux-ci ont «réagi avec étonnement et surprise. Ils s’attendaient à devoir apporter des améliorations, mais pas au refus de la certification».
Risque d’effets secondaires
Parmi les raisons justifiant la décision de l’Agence de la santé, on souligne l’évaluation du sevrage qui n’était pas fait avec des outils scientifiquement reconnus, le fait qu’il n’y avait pas d’évaluation systématique du risque suicidaire, ainsi que les problématiques concernant des médicaments.
Narconon préconise une approche dite naturelle et ne veut donc pas que les résidents puissent prendre médicaments.
«Selon des experts que nous avons consultés, l’absorption importante de niacine peut entraîner des effets secondaires, puisque le centre administrait près de 50 fois la dose recommandée par jour. Ça peut entraîner un déséquilibre métabolique. Par le passé, il est déjà arrivé que des résidents aient à se rendre à l’hôpital. On recense au moins quatre cas et plusieurs plaintes ont été émises à l’endroit de l’organisme», indique M. Lacour.
Ces plaintes concernaient, entre autres, les pratiques administratives compliquant la sortie prématurée d’un résident (saisie de l’argent, du passeport et des pièces d’identité).
Cesssation des activités
Depuis vendredi dernier, Narconon Trois-Rivières ne peut plus exercer ses activités. Les 34 clients du centre, provenant surtout des États-Unis et du Canada anglais, ont été relocalisés, soit dans un autre centre Narconon aux États-Unis ou à leur domicile.
Les directeurs de Narconon disposent de dix jours ouvrables, à compter du 13 avril, pour faire part de leurs observations concernant la décision de l’Agence. Par après, ils auront jusqu’à 60 jours pour contester la décision au Tribunal administratif du Québec.
L’Agence de la santé ignore encore leur intention à ce sujet.
«Pour l’instant, on attend leurs observations et nous verrons ensuite ce que seront leurs intentions», note M. Lacour.
Précisons que Narconon est toujours considéré en processus de certification. Le président du conseil d’administration du centre, André Ahern, aurait signifié à l’Agence de la santé qu’il n’avait pas l’intention de changer le programme de traitement.
http://www.lhebdodustmaurice.com/Actualites/Actualites-regionales/2012-04-17/article-2956883/Pas-de-certification-a-Narconon/1
source : Hebdo du Saint-Maurice
le 17 Avril 2012
Marie-Ève Bourgoing-Alarie