Ancien magistrat, député du Rhône en 2002 et 2007, Georges Fenech, 57 ans, est revenu dans la magistrature en 2008. Depuis, sur nomination du Premier ministre, il préside la Miviludes.
Pourquoi participer mercredi à un colloque de formation des avocats ?
Georges Fenech : J’ai été invité par le bâtonnier du barreau de Toulouse et la formation constitue une des missions essentielles de la Miviludes. Nous y attachons beaucoup d’importance. Cela permet de relayer les informations, d’aller plus loin dans les analyses du phénomène et de former sur la question de la dérive sectaire, sur les critères de détection, sur les moyens de les contrer.
À qui destinez-vous ces formations ?
Nous intervenons aussi bien à l’école de la magistrature, qu’à l’inspection du travail, les écoles de la police, de la gendarmerie, chez les avocats, les éducateurs, les médecins… Il faut proposer à ces professionnels une grille de lecture qui permette de comprendre s’il existe chez une personne une dérive sectaire et comment on peut alors réagir.
La crise économique est-t-elle un terrain propice à ces mouvements ?
Bien sûr. D’ailleurs nous considérons que dans 10% des organismes de formation, notamment tout ce qui concerne le consulting, le développement personnel, se nichent des mouvements sectaires. Et il est évident que la période d’interrogation actuelle, tant au plan économique que social constitue un terreau très favorable aux dérives sectaires.
Peut-on en quantifier le poids ?
En 2009, nous avons fait réaliser un sondage sur la perception des Français face aux sectes. 66% considéraient qu’elles constituaient une menace et 25% connaissaient dans leur entourage au moins une personne victime. Cela représente 12 millions de Français. Beaucoup de ces victimes sont touchées par ces médecines «parallèles», ces charlatans qui se disent thérapeutes et promettent tout et n’importe quoi. La vigilance s’impose et en cas de doute, il ne faut jamais hésiter à poser des questions !
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« Les sectes en question »
Le colloque aura lieu mercredi à partir de 14 h 30, 31 rue de la Fonderie. Il s’articulera autour de trois interventions : «Les sectes , une histoire sur la longue durée »; «Les médecins face aux pratiques anormales des soins » et « De la prévention à la répression des sectes ». Renseignements : 05 61 14 91 50
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/11/28/1226437-la-crise-terreau-favorable-aux-sectes.html
LA DEPECHE – 28/11/2011 08:14 |
Recueillis par Jean Cohadon
interview