{{Pas avant des mois}}
Il faudra s’armer de patience avant de lever le voile sur le mystère entourant le décès de Chantal Lavigne, survenu dans la nuit de vendredi dernier dans un «centre de traitements énergétiques» de Durham-Sud.
Rappelons que Chantal Lavigne a succombé à un malaise subi lors d’une expérience de sudation provoquée par des traitements de boue.
La citoyenne de Saint-Albert avait alors été conduite au centre hospitalier de Sherbrooke où son décès a finalement été constaté.
{{Autopsie et toxicologie}}
Hier, l’autopsie sur le corps de la victime de 35 ans a été réalisée au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal.
Le coroner au dossier, Gilles Sainton, a cependant également commandé des analyses toxicologiques. Il faudra toutefois des mois avant que les résultats ne soient connus.
La Sûreté du Québec n’a pas précisé si elle devra attendre la divulgation de ces informations avant de porter ou non des accusations criminelles.
Selon la sergente Éloïse Cossette, ces données font partie de l’enquête en cours. Plusieurs autres aspects sont actuellement étudiés.
L’autre femme qui avait quitté d’urgence le centre de Durham-Sud en même temps que Mme Lavigne est maintenant hors de danger. Trois personnes, parmi la dizaine d’adeptes qui s’adonnaient à cette pratique, ont été incommodées à divers degrés.
{{Autre décès similaire}}
Au Québec, il semble que Chantal Lavigne soit la première victime à rendre l’âme dans de telles circonstances, soit lors d’expérience de sudation ou de traitements à la boue.
Le seul cas similaire que rap-porte le Bureau du coroner concerne le décès de Danielle Bergeron, morte en 1991 en prenant un bain bouillant.
«Ce genre d’activité sert de thérapie ou d’initiation à une certaine secte de spiritisme où l’on enseigne le balancement énergétique», pouvait-on lire à l’époque dans le rapport du coroner André G. Trahan.
Selon cette croyance, le bain chaud réussissait à faire sortir l’âme du corps.
«Au cours de sa période de transe, elle (Mme Bergeron) a peut-être perdu conscience et aspiré une quantité d’eau suffisante pour subir une noyade», avait conclu M. Trahan.
{{Aucun permis}}
Le maire de Durham-Sud, Michel Noël, affirme que Daïva Goulet, qui gérait ce centre, demeurait dans la municipalité depuis environ cinq ans. Elle donnait des cours sur les vertus des herbes et des plantes et avait loué depuis peu la ferme du 10e rang qui appartient à des agriculteurs de Durham-Sud.
«On n’a jamais eu de demande de permis dans le but d’opérer ce commerce à cet endroit», dit-il, spécifiant que le secteur était zoné agricole.
Source : par Caroline Lepage Le Journal de Montréal 02/08/2011