LE PROGRES / 09.06.2010 04h00
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{ {{Leurs cinq enfants étaient dans une situation d’extrême danger selon les médecins, à cause d’une conception islamique délirante. Un an de prison ferme contre le père. Explications}} }
Baroudi Bouzid, 47 ans, habitant de Givors, a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Lyon a deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme et un an avec sursis et mise à l’épreuve, avec une obligation de travail et de soins. Son épouse, Naïma, 50 ans, a été condamnée à un an de prison avec sursis. Ils écopent aussi d’une interdiction des droits civiques, civils et de famille d’une durée de cinq ans pour le père, de deux ans pour la mère.
Les magistrats ont estimé que les parents s’étaient rendus coupables d’une privation de soins particulièrement grave au préjudice de leurs cinq enfants, âgés de 6 à 13 ans au moment des faits, entre 1999 et 2005.
L’affaire avait été signalée à l’occasion d’une visite médicale. Le plus petit garçon, alors âgé de 6 ans, présentait la taille d’un enfant d’un an et demi.
Malformations, douleurs, retards psychologiques : « Un constat médical effrayant », selon les experts. De multiples interventions de médecins, de services sociaux et de magistrats, ont découvert la situation d’une famille évoluant en vase clos, sous l’autorité d’un père qui appliquait une conception toute personnelle de rigoureux préceptes islamiques. Le dossier aurait pu raviver un débat de société, en pleine actualité sur la burka. A l’audience, où l’épouse et la fille aînée, devenue majeure, étaient apparues tout de noir voilées de la tête aux pieds, le dossier a dévoilé une dérive familiale d’ordre sectaire plutôt qu’une question purement religieuse. Les enfants évoluaient dans un appartement aux vitres opaques. Ils étaient privés de scolarité, ce qui a d’ailleurs valu au père une condamnation pour « non-respect de l’obligation scolaire ». Les enfants voyaient tellement peu le soleil que les médecins ont diagnostiqué un rachitisme ancien et prononcé.
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Sourds à tout avis scientifique, les parents s’étaient persuadés d’une maladie génétique, selon un syndrome dit de Nunchahausen, qui consiste, en résumé, à s’inventer une maladie pour éviter la réalité. « Il va falloir expliquer cette décision aux enfants, leur dire qu’ils ont droit d’avoir une religion et de vivre une vie normale, que la justice n’est pas un acharnement contre leurs parents », a commenté Me Béatrice Canton-Debat, avocate partie civile, pour des enfants qui sont désormais placés dans un foyer.
Et qui tentent de retrouver le chemin de l’école, la lumière du soleil.
R. S.