WASHINGTON, 14 mai 2010 (AFP) – Le dialogue sino-américain organisé cette semaine à Washington sur les droits de l’homme porte sur des dossiers « embarrassants », a affirmé vendredi l’ambassadeur américain en Chine.
« Pour être clair, nous parlons de dossiers qui sont embarrassants », a expliqué à la presse Jon Huntsman, de passage au département d’Etat.
Après deux ans d’interruption, le dialogue formel sur les droits de l’homme a repris jeudi, avec une réunion de deux jours à Washington au cours de laquelle l’administration Obama a notamment évoqué les libertés religieuses et internet.
Michael Posner, secrétaire d’Etat adjoint américain à la démocratie et aux droits de l’homme, a qualifié les discussions de « respectueuses mais aussi directes quant à leur contenu ».
Lors d’un point de presse après la réunion, il a indiqué avoir fait part à ses interlocuteurs chinois de la « préoccupation » des Etats-Unis au sujet de plusieurs dissidents, citant nommément deux cas.
Gao Zhisheng est un avocat ayant défendu des chrétiens clandestins, des cyberdissidents, mais aussi des adeptes du Falungong, mouvement spirituel qualifié de secte par Pékin et interdit en 1999.
Il a disparu en février 2009 et aurait apparemment été libéré en mars 2010 -ses enfants, réfugiés aux Etats-Unis, ont pu lui parler au téléphone-, sans que l’on sache exactement où il se trouve.
Liu Xiaobo, écrivain et ancien professeur d’université, purge pour sa part une peine de 11 ans de prison pour « subversion du pouvoir de l’Etat », après avoir été l’un des auteurs de la « Charte 08 », un texte réclamant une Chine démocratique.
« Nous n’allons pas changer des politiques ou des points de vue importants en deux jours, mais nous avons posé les fondations d’une poursuite de ces discussions, et nous allons les continuer », a dit M. Posner, ajoutant qu’il espérait que le dialogue serait désormais « au moins annuel ».
Les deux précédentes rencontres sino-américaines sur les droits de l’homme avaient eu lieu en 2002 et en 2008.