{La Voix du Nord – Edition du jeudi 26 novembre 2009}
« L’effondrement du monde : comment y échapper ? » Une phrase choc, qui pourrait bien se multiplier dans les mouvements déviants à l’approche de la date fatidique.
Pour la petite histoire, elle figure sur un fascicule des témoins de Jéhovah, avec pour sous-titre : « Vous êtes chaleureusement invité à venir écouter la réponse à cette question. » L’organisation, dont les dérives sectaires ont été mentionnées dans de nombreux rapports parlementaires, avait fait de cette question le thème de son grand rassemblement annuel estival. Ce qui ferait presque rire – jaune – Jacques Miquel, président du Centre contre les manipulations mentales. « Ils ont déjà annoncé plusieurs fois la fin du monde », explique-t-il. Depuis la sortie du film, il dit ne pas avoir senti de nouvelle vague apocalyptique dans la rhétorique des gourous.
La présidente de l’ADFI 59 (Association de défense des familles et des individus), Charline Delporte, souhaite tirer la sonnette d’alarme. « Pendant les deux prochaines années, les mouvements déviants vont se servir de cette médiatisation de la fin du monde », explique-t-elle. « Avec ces “grandes peurs”, certains vont peut-être avoir envie de précéder 2012, c’est le risque. C’est aussi une excellente occasion pour les gourous de museler un peu plus les adeptes déjà dans les sectes. » Et de citer les mouvements qui croient à la fin de monde : Enfants indigos, la Kabbale, Rose-Croix Amorc, etc. Elle réclame aujourd’hui une campagne de prévention, pour rassurer.
D’autres mouvements avancent plus masqués. Celui qui inquiète aujourd’hui : le New Age, « courant d’idées, de pensées », qui prône un retour à la nature. « L’antichambre des sectes », selon Charline Delporte. Un « énorme fournisseur » pour elles, selon Jacques Miquel. Car le mouvement a récupéré l’histoire de la fin du monde en 2012, y voyant l’avènement de l’Ère du Verseau, soit le passage d’un monde chrétien vers celui d’une nouvelle spiritualité.
J. LI.