DIJON, 13 sept 2006 (AFP) – Un faux évêque, responsable de la secte "La communion de Satonnay" et condamné en février dernier à un an de prison ferme pour avoir escroqué des "fidèles", a vu mercredi sa peine réduite au paiement d’une amende de 20.000 euros par la Cour d’appel de Dijon.
Marc Arbinet, 51 ans, qui contestait les faits, a été reconnu coupable d’avoir recueilli quelque 169.000 euros auprès de personnes âgées principalement, entre 2000 et 2003, pour des oeuvres qu’il avait fondées, en invoquant sa qualité de prêtre de l’Eglise catholique romaine. Seuls les dons
supérieurs à 5.000 francs ou 762 euros ont été retenus par la justice.
Aucune des victimes présumées ne s’était constituée partie civile pour obtenir des dommages et intérêts.
M. Arbinet avait affirmé avoir utilisé ces fonds notamment pour réparer une église dont il est propriétaire et dont il voulait faire don à "La communion de Satonnay".
Ce prêtre intégriste, excommunié par l’Eglise catholique, était responsable de cette association, créée en 1988 et recensée comme secte dans un rapport parlementaire en 1995.
M. Arbinet avait coutume de rassembler dans la commune de Saint-Maurice-de-Satonnay (Saône-et-Loire) entre 200 et 250 "fidèles", venus principalement de l’est de la France, le troisième dimanche de mai, date à laquelle la Vierge Marie lui serait apparue, ainsi qu’en août et en octobre.
Il avait déjà été condamné pour escroquerie à dix mois de prison avec sursis, en novembre 1997, par le tribunal correctionnel de Mâcon, peine confirmée en appel. La justice lui reprochait à l’époque d’avoir recueilli plus de deux millions de francs (304.898 euros) auprès de 14 personnes, entre
1989 et 1993.
Après avoir été novice dans plusieurs monastères, Marc Arbinet avait été ordonné prêtre à Rome en 1976 selon le rite de Pie V par l’évêque dissident Mgr Ngo Tinh Duc, puis consacré évêque peu après. Dès 1977, il avait été excommunié par l’archevêché d’Autun, condamnation confirmée ultérieurement par Rome.
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